patronyme - dimitri yanskee. âge - 29. date et lieu de naissance - 20 janvier 1984, à Toronto (Canada). nationalité et origines - canadien, avec origines tchèques très éloignées. ancien métier - doctorant en médecine. statut civil - célibataire.

arrivée à andesquacaon - il y a un an, le 17 avril 2012. pourquoi ici ? - recherche, métier, vocation. pour dimitri, cela avait toujours été sa seule évidence, la seule qui valait d'être prise en compte face à l'immensité de ces communes responsabilités. alors il n'avait toujours fait que ça, étudier, observer, apprécier, toucher, sentir, ressentir. sa vocation était simple : éteindre les limites de la vie, c'est à dire soigner. lorsqu'il a prit connaissance de cet endroit sous les arbres, de cette magie insensée qu'il n'a pu s'empêcher d'admirer, l'évidence était tout autre. il ne voudrait désormais plus soigner sinon que par ces divines méthodes que personne pourtant ne voudraient accepter dans son monde, son monde borné. les recherches ont duré, oh oui, cinq ans de sa vie dans lesquels il n'a fait qu'étudier Andesquacaon, comme il a pu, avec ce même respect étrange qui anime les espions de la prospérité. Mais pris au piège de la liberté, à force d'observer l'endroit, les personnes et les entités, dimitri a su que nulle part ailleurs il y aurait sa véritable identité. Sa thèse inachevée, c'est à Andesquacaon, dans cette terre qu'il avait si longuement étudié sous l'indifférence de son monde, qu'il a étouffé ce dernier, pour s'en créer un nouveau.

~ Ce nouveau monde, il lui fut offert sous un nouveau nom, et l'ancien, qu'il avait auparavant chéri dans la bouche de certaines femmes éssouflées, précédant un travail durement acharné, qu'il avait aimé pour sa sincérité et sa simplicité, il le fit passer de l'autre côté, l'enferma dans le monde borné et le monde infini, lui, lui donna celui de "Alo Iye". Celui qui cherche le matin. Celui qui le cherchera tous les jours, toutes les nuits, sans jamais cesser de chercher, car ne plus chercher serait la fin. Celui qui, dans chaque mourant entre ses mains, cherchera pour lui un peu de vie et un nouveau matin.
~ et devant lui, s'est dressé un nouveau symbole. à présent, dans cette recherche, il ne sera plus seul, et pour l'infini sera guider par l'immensité, ce totem que l'on lui a donné, cet ours au pelage doré. Il avait un nouveau nom, une nouvelle représentation, mais comprenons qu'il restait lui dans sa plus grande dignité. Cet ours, il a affirmé sa vocation inchangé, cette lutte contre la fin, cette recherche du renouvellement et de l'éternité, et pour cela il devrait protéger. Il lui montre également le sentier de la sérénité, tandis que sans repères, celui de dimitri, maintenant alo, se perd encore dans la détresse et la peur, avant tout dans la culpabilité : celle d'avoir laissé derrière lui, celle d'avoir trahi.

~ mise en situation obligatoire.
Nanaka est là, elle t'attend. alors que tu rentres dans sa tente, seul logement encore sur le sol, elle te détaille, et tu t'attends à voir son sourire édenté très prochainement. les volutes et les effluves qui te prennent aux narines et te piquent le nez se mélangent, donnant une odeur finale qui est à la fois enivrante et entêtante. elle ne dit rien, nanaka, elle te tend seulement les mains, de façon à t'inviter à t'asseoir face à elle. alors tu t'exécutes. vivement, ses mains viennent saisir les tiennes, et elle te dit d'inspirer, fort, longuement, pour t'imprégner de l'odeur. alors, les volutes et arabesques de fumée rentrés en toi, tu sens une drôle de sensation t'envahir.
« La cour profuse avec ses vibrants tilleuls, où s’ouvrait la morgue aux emails nets comme un lavabo incongru dans une salle d’apparat, en devenait un paysage exemplaire dans lequel à mon tour je m’abimais. »

- Dee, je n’peux pas dormir.
Pupille minuscule. Distingue la silhouette chétive de la gamine, entre la porte et le mur, elle n’est pas rentrée ; pour elle, la chambre de son frère rime avec sanctuaire.
- Viens là, princesse.
Droit d’entrer, elle rentre, se glisse très vite dans le lit, contre lui. Il passe un bras au-dessus d’elle et l’entrave de son corps, lui créer un monde dont elle connait les limites, un monde qui ne lui fait plus peur, dont l’infini se borne à la peau ferme et endormie de son frère, Dimitri. Elle ferme les yeux. Mais le monde ainsi redevient infini, alors elle ne veut pas, elle ne veut plus dormir. C’est du moins ce qu’elle lui dit.

Les voilà. Vous les voyez, là, ainsi, entouré d’eux-mêmes. Dimitri sert sa sœur contre lui, et on dirait bien qu’en un mouvement, il pourrait la briser. Vous voyez, là, les veines de son bras. On dirait bien qu’elles vont exploser. Mais elles ne le font pas, n’est-ce pas. Dimitri, il est fatigué. Parce qu’il voit bien que tous les hommes sont comme sa sœur : ils ont peur, voilà, ils ont peur parce que le monde n’est pas borné. Il est fatigué. Il ne veut pas que sa princesse ait peur de l’infini. Il veut qu’elle comprenne, mais peut-être est-elle trop jeune encore, et peut-être est-il lui aussi trop ambitieux. Regardez, là sur son bureau. Vous voyez. Oui, c’est le désordre, mais regardez mieux. La machine est encore allumée. Le jeune homme a travaillé très tard pour continuer sa thèse, c’est aussi pour cela qu’il est fatigué. Il sait bien aussi que ce qu’il a écrit, personne ne voudra le lire. Cette thèse, c’est l’affirmation du monde ouvert, du mur cassé, de l’espace infini. Personne ne voudra la lire, et pourtant. Pourtant il n'aurait pu pas l'écrire. Entendons nous, si ce personnage qui a tout de commun, ce dimitri, avait toujours respecté cette idée de liberté et d'infini avec presque religion, il s'était aussi entravé de beaucoup de liens qu'il n'avait jamais désiré briser. Ainsi était celui qui le liait à sa petite soeur. Il l'avait toujours traité avec préciosité, celle qu'on accorde aux choses qui nous dépassent. Mais les enfants, ce n'est pas comme ça qu'il faut les traiter, mais voilà, dimitri, il n'avait jamais su comment fallait-il faire les choses et comment ne fallait-il pas les faire. Mais attendez, oui, voilà, je crois qu'ils vont se remettre à parler.

- on t'obligeras à y mettre des limites à ce monde, tu le sais, ça ?
- hm, je ne comprends pas dee.
- c'est pas grave princesse, il faut juste que tu saches, que tu le vois.. La vie, c'est pas ça, c'est pas ce qu'ils te montrent, là, tout le temps, tu vois, comme ça.
Il montre le mur, puis reprend.
- il y a autre chose, derrière tout ça. Tu sais, de ces choses, j'en ai peur, moi aussi. Mais quand je sens qu'elles s'emparent de moi et m'élèvent au delà de tout compromis, je sais que je touche là à l'infini. Je sais que rien de ce qu'on m'a dit n'as plus d'importance que ça, parce que l'infini, oui, porte vraiment bien son nom, et n'est jamais terminé. Tu sais ce que ça veut dire ça ? C'est que rien ne pourra jamais nous arrêter, et que nous serons toujours là, quelque part, en suspension, dans la légèreté comme dans la pesanteur de toutes ces choses, dans leur contingence comme dans leur nécessité, dans leur pouvoir comme dans leur beauté. Nous serons là, et jamais ne nous seront pas. Il faut me croire, princesse. Ce que je te dis là doit guider ta vie vers la recherche de l'infini. Crois moi, il n'est pas si loin, ça ne sera pas grand chose, mais tu devras y mettre tout ton être et toute ta sensibilité. Je suis désolée ma princesse, dans quelques jours, je vais devoir te quitter, et puis tout ça, je le quitterai aussi, parce que je ne veux plus rester ici, la où les gens, ces gens que j'aime, ne cherchent pas. Je ne serai pas loin de toi, parce que dans l'infini, on se retrouvera, c'est évident. Maintenant, dors, princesse, le sommeil t'ouvriras toujours les portes de cet indicible infini, crois moi, endors toi, aime moi, moi je t'aimerai à jamais, jusqu'à ce jamais qui n'existera pas.

C'est dit, voilà. Il n'est pas sur qu'elle a compris, elle n'a rien dit, peut-être s'est-elle déjà endormie, il ne s'est pas, et c'est mieux que ça. Bientôt, il partira, elle ne pourra plus compter sur lui. C'est comme ça. Et c'est dit. Au fond de lui, cette certitude de ne s'être pas trompé, de n'avoir jamais été aussi près de la réalité. Sur son bureau, sous la fenêtre, entre ses murs, pesant de sa masse mais léger de son pouvoir, se trouve le texte qu'il a écrit, ces minuscules lettres noires écrites sur fond blanc, que personne ne lira, parce qu'il ne la donnera pas, parce qu'on le prendra pour un fou, et qu'il ne sert à rien d'être incompris ici bas. Voilà. Sur son bureau, sous la fenêtre, entre ses murs, il y a cette thèses, et la page que nous pouvons voir nous offre un titre léger de sa masse, pesant de son pouvoir : « médecine dans la communauté d'Andesquacaon : la recherche d'un homme infini. »

-

pseudo/prénom - ivveleth (marie). âge - dix-neuf ans. avis/autre - oh. mon. dieu.