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LA LISTE DES TOTEMS A ÉTÉ COMPLÉTÉE - n'hésitez pas à aller voir. with only daylight between us. (t'iss) 29532012
LE PREMIER TOPIC COMMUN A ÉTÉ POSTÉ, vous trouverez toutes les informations relatives à l'intérieur du sujet. with only daylight between us. (t'iss) 2600082744
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 with only daylight between us. (t'iss)

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Meeko Numees

THEY WILL CIVILIZE AND STERILIZE ME.

ANIMAL TOTEM : cigogne.
RÔLE : cueilleuse, parfois.
AGE : vingt-deux ans.

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Meeko Numees


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MessageSujet: with only daylight between us. (t'iss)   with only daylight between us. (t'iss) EmptyMar 26 Fév - 23:29





Elle n'attend pas l'aube. À l'aube, la chaleur est déjà terrible, et sa peau de native étrangement n'en supporte plus les poisons, fuit révoltée ses acidités lumineuses ; à la faveur de la nuit déclinante, au creux de la fraîcheur éphémère, Meeko entre dans l'ombre et referme derrière elle le battant rustique de la cabane ; il fait violemment silence dans la communauté. Les flammes sont éteintes. Le vent est endormi. Sous ses pas funambules, lancés danseurs sur le pont flottant, la vie épuisante des jours infinis est morte un moment ; et maintenant, maintenant, Meeko pourrait se laisser glisser jusqu'au sol et jouir du goût de l'éternité, dans les ténèbres, danser dans la poussière levée, effleurer la rosée pâle, partir au son de son cœur sur la course méconnue de la forêt proche ; c'est uniquement dans les voiles de des sommeils, dans l'imagerie de la nuit qu'elle croit apprécier Andesquacaon : lorsqu'on ne voit pas la cime des arbres, qu'on n'en devine pas l'épaisseur, lorsque les oiseaux sont muets, que les fauves sont lâchés. Lorsque le danger a cet avant-goût de réalité, au rythme de ses pas, au chuchotement de sa juvénile audace.

Jamais elle ne descend. Elle continue le chemin aérien en serrant entre ses doigts les veines de la corde, pieds nus contre le bois ondulé, passe entre les cicatrices des planches ses orteils accoutumés, alors que la brise nocturne apporte à ses poumons l'air émeraude des alentours, et fait danser à son souffle les douceurs moites de la jungle ; au-dessus de la canopée, la lune luit comme une opale, une large et violente opale, incruste agressive ses brillances à la rétine souffrante, et puis disparaît lorsque le pont s'enfonce sous les branches enlacées d'un immense peuplier ; et meeko arrive silencieusement au but.

Elle ne sait pas quand s'est instaurée cette habitude stupide, cette tradition inégale, elle ne sait pas quand sortir dans le noir est devenu une douceur aux allures de secret, et quand le parfum des noirceurs s'est fait familier ; elle ne sait pas pourquoi les planches sous la voûte de ses pas agiles lui sont si férocement amies, et le sursaut d'une brisure, et l'apprivoisement d'une douceur, le détour aveugle lorsqu'il faut bifurquer ; au creux du calme menteur, le délice qui précède l'effervescence des jours identiques, des activités méthodiques, avant que ces connus ne glissent à terre, ne courent à travers le village, ne crient, ne rient, ne l'observent parfois, avant qu'ils ne reviennent à l'existence comme les preuves monstrueuses et immuables de son emprisonnement, elle peut savourer les illusions qui auraient pu se dessiner sous ses paupières, si le rêve ne s'était pas interrompu, et qui flottent encore sur la toile de l'obscurité. Elle parvient au but.

Elle pose ses mains sur le rebord simpliste de la fenêtre, et d'une traction des bras se hisse dans l'encadrement invisible. Sur le noir, la profondeur du logis éteint se dessine, se découpe et se mélange ; et Meeko s'enfonce jambes premières dans la pénombre, pose ses pieds contre le plancher, déplie enfin son corps reptilien en devinant enfin les contours des meubles rares. La lune dissimulée fait briller des fantômes translucides sur les surfaces polies, mourir des ténèbres aux contours de la silhouette. Il ne l'a peut-être pas entendue ; inconsciemment, sa respiration est coincée entre ses côtes maltraitées, et sa salive aux portes de sa gorge ; elle a l'inquiétude irrationnelle de le réveiller avant, avant qu'elle ne le décide, qu'elle ne s'insère à ses côtés, et n'expire sur ses paupières d'assommantes provocations, de vains bavardages ; elle le rejoint toujours muette, toujours irrespirante, et s'agenouille dans le rayon de lune.

Et puis soudain, peut-être parce que la magie de la chasse a disparu, que l'effort est inutile, elle brise l'harmonie des discrétions et s'installe sans ambages au sommier ; elle creuse sa place en poussant un peu le corps, en enlaçant les jambes, en envahissant l'oreiller de fortune ; et sur elle rabat le drap léger. Elle a les yeux grand ouverts, et brillants des lumières équivoques ; elle attend de rencontrer les pupilles gouffres. « allez, t'iss », elle ordonne sans but, déjà envahissante, et déjà conquérante.


Dernière édition par Meeko Numees le Mer 27 Fév - 18:48, édité 1 fois
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T'iss Wahkan
HIKING ON THE MOON

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MessageSujet: Re: with only daylight between us. (t'iss)   with only daylight between us. (t'iss) EmptyMer 27 Fév - 17:15


Le sommeil n'est pas encore plein, pas encore complet, il n'a pas complètement embrassé le corps endormi. Il reste partiel, capricieux, il joue des sursauts et des frissons nocturnes alors que l'adulescent geint, se tord et résiste. Il ne sait plus où est la réalité, où est la fiction, sous ses paupières closes il y a une lumière très forte, très pleine qui l'aveugle et qui le laisse perdu dans un milieu de rêve désertique, les couleurs se transforment et prennent des airs d'acide – violet, vert et autres liquides.

La voix lui paraît d'abord lointaine, inaudible, elle met du temps à pénétrer les limbes, traverser les courants contraires jusqu'à arriver à sa conscience, il soupire, il n'a pas vraiment envie, jusqu'à ce qu'il comprenne, qu'il arrive à déterminer la détentrice, la charmante qui le pousse, qui se fourre à côté de lui, la chaleur de son corps étranger l'envahit et il suffoquerait presque dans la nuit tropicale, le drap se rabat sur ses jambes, sa chair nue, il remue et son flanc se heurte silencieusement contre les murs paillasses.

Il murmure le prénom, sans réellement le penser, sans y mettre de sens, encore enfoncé dans le sommeil partiel, dans le coton du rêve il abat sa main sur sa face pour vérifier le corps et la présence. Il ouvre les yeux, lentement ils s'habituent à la pénombre ambiante, terriblement différente du soleil de l'intérieur et le souffle chaud de la brune sur sa paume lui arrache un rire rauque et déshydraté : « T'es chiante », il sourit comme une salutation tendre et il retire la main du visage, il imagine les yeux acérés et exaspérés de la fille qui le regardent, mais il ignore, il ne cherche pas, T'iss passe une main dans les cheveux, il ouvre les yeux, puis les ferme, puis les ouvre, il se repaît du silence soudain de la nuit dont il est très conscient, à cet instant, il regarde le plafond, les doigts emmêlés dans les mèches blondes et il pense bêtement qu'il aimerait voir les étoiles, parce qu'ici le ciel est tellement proche, tellement proche, ici c'est comme si l'éternité pouvait être touchée, du bout des doigts, et il pense bien que la mort sera la plus belle et la plus grande expérience de sa vie, il pourra tout laisser derrière, il saura enfin, ce qui est, ce qui n'est pas, et s'il n'y a rien, s'il n'y a rien, quel bonheur ce sera alors.

La bouche pleine, la bouche de fille vient apposer un baiser sur la joue étrangère, il ne sait pas trop s'il considère pour autant Meeko comme étrangère, elle est un peu comme une extension du corps, une extension de la pensée, quelque chose de mystique s'il croyait à ces choses là, mais T'iss, il a arrêté le mystique, il a arrêté le LSD, il lui préfère une défonce tranquille, une défonce sans risque, quelque chose d'organique, de viscérale, quelque chose de speed et d'amphétaminé. D'ailleurs, d'ailleurs, il se demande ce qu'il va faire des pastilles qui restent, qu'il conserve du mieux qu'il peut, au fond du sac, dans la boite de doliprane de plastique blanc. Les yeux ouverts et proches, T'iss se demande s'il lui en proposerait, s'il partagerait avec elle, ses dernières doses, et puis est-ce que si elle part, il lui demanderait de lui en ramener ? C'est une idée, tiens, dans sa tête de défoncé il la note quelque part, il sait bien pourtant, qu'il ne demandera pas, que s'il ressent trop de besoins, il ira lui même, il partira à l'aventure, il partira.
La flemme qui le prend à cette simple idée l'enfonce encore plus dans le matelas de fortune, il pousse un vague soupir, perdu dans les pensées endormies il a les paupières humides, la pupille grande et pleine de la nuit sombre et la bouche de Meeko prend des reflets d'arc en ciel opalescent au rayon de la lune capricieuse.

« Quoi, allez, t'es pas assez contente de me réveiller, stupide ? T'as encore fait des cauchemars ? »
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Meeko Numees

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MessageSujet: Re: with only daylight between us. (t'iss)   with only daylight between us. (t'iss) EmptyMer 27 Fév - 18:48


Dans l'ombre l'oeil apparaît, et brille, et bat derrière la paupière encore lourde, le sommeil encore encombrant ; les reflets lointains de la lune font rayonner au creux de la pupille immense un miroir improbable, l'image de l'image de son image, une mise en abîme fascinante qu'elle fixe et ingère à l'instar d'une étrange œuvre d'art. Sous sa bouche inquisitrice elle fait le chaton satisfait : tend lentement la joue à la caresse, sourit – rougit – à l'insulte, ronronne sous son souffle et étire languide son corps envahisseur. Dans le noir, dans le noir tropical, dans la chaleur de l'été et la brise des nuits courtes, Meeko ne ferme les paupières qu'une minute et s'éveille sans cesse à l'excitation incompréhensible qui la prend aux poumons. C'est peut-être l'émotion d'une menteuse indépendance, le soupir de ses solitudes multiples, d'une aventure fantasmée, empruntée sous la lune, impossiblement imaginée, c'est peut-être la moiteur de l'été qui empêche la machine à rêves inconscients, qui avorte ses paresses ; et puis, voilà, maintenant elle ne veut pas être seule à l'aube, pas seule dans les ténèbres dorées dans le silence de l'ennui, pas seule à écouter le village en lente, agile résurrection. Sous le drap, elle fait bouger lentement sa main, contre le bras pâle du garçon, comme un insecte circonspect ; du bout des doigts sans quitter des yeux, elle grimpe jusqu'au coude, monte vers l'épaule, elle a la paume fourmi, ou araignée, ou chenille. Elle marche phalange par phalange sur le membre offert.

T'iss n'est pas là depuis très longtemps ; elle pourrait peut-être se rappeler, si elle voulait, si elle faisait l'effort, du jour où il est arrivé comme tous les autres, le regard circonspect, le visage fatigué, avec un baluchon de fortune et une méfiance équivoque accrochée à la bouche, à la bouche qui souriait mal ou qui grimaçait un peu. Elle pourrait peut-être se rappeler qu'elle a insulté tout bas le silencieux, parce qu'elle est mal élevée, qu'au premier abord, elle pourrait tous les envoyer chier, ces intrus, ces piques assiettes, ces idéalistes aux rêves creux, aux philosophies stéréotypées ; ces gosses de la ville qui pensent pouvoir trouver le bonheur aux sources de la nature, au creux d'un mysticisme enivrant ; y'a ceux qui restent, y'a ceux qui partent ; y'a ceux qui pleurent, et ceux qui se taisent, et ceux qui crèvent de creuser un trou définitif aux entrailles d'une communauté évolutive ; mais tous, tous, ils sont là parce qu'ils ont fait une erreur, et sans jamais vaciller ils s'enfoncent dans leur erreur, ils se gorgent de leur témérité sans se lasser du bonheur aborigène, des hauteurs célestes, des étoiles qu'on voit, des arbres qu'on touche, des oiseaux qu'on entend. Le calme, et le soleil, et les feuillages, la neige ou la chaleur, le feu sans arrêt, les légendes mille fois contées, mille fois connues. Elle pourrait se rappeler aussi la fascination à retardement ; mais elle n'a pas cherché à graver au creux des souvenirs les sursauts d'une complicité originelle. Elle ne se souvient pas qu'elle a méprisé son air hagard et sa mollesse, alors qu'elle les partage, ni que le soir, dans la lueur, dans les crépitements de l'âtre traditionnel, sa rétine s'est agrippée à lui soudain ; et puis n'a plus lâché son ombre, plus jamais lâché. Il a le charme des pays inconnus. Plus que quiconque, il a le charme des pays inconnus.

C'est parce que la chair reste éternellement cristalline ; à la faveur de la lune serpente le bleu de ses veines à l'attache de ses poignets maigres, à la finesse de sa gorge ; c'est parce que ses iris sont pantomimes de l'onde, comme jamais dans la jungle, et que ses cheveux sous l'attaque astrale ont pris les brillances du métal. C'est parce que ses traits sont féminins, et légers, harmonieux comme une esquisse, délicats comme une ombre, là où les autochtones élancent les ossatures, marquent les violences, accusent gouffres et collines sur leurs visages semblables ; et pourtant, il ne parle pas souvent de l'ailleurs. Moins que beaucoup. Il se défait du harcèlement et ne sait pas encourager ses espérances ; elle reste néanmoins. Elle ne comprend pas vraiment ; et puis elle fait pas l'effort.

Elle jette sur le bras qu'elle caresse une pichenette despotique, pour faire taire les provocations qui ne ploient jamais à son autorité factice. Elle rétorque, en chuchotant : « pourquoi, c'est toi qui va me protéger des cauchemars, avec tes douze kilos ? »
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MessageSujet: Re: with only daylight between us. (t'iss)   with only daylight between us. (t'iss) EmptyMer 27 Fév - 21:27

Il n'a jamais réfléchi, jamais cherché à analyser. Il a toujours compris, en silence sans fouiller, sans pousser. Le silence lui a toujours plus parlé que les mots, lui a toujours semblé équivoque, il est de ces personnes qui le comprennent, le cultivent et l'apprécient, et Meeko a toujours été de celles avec qui le silence est tombé naturellement, jamais gênant, jamais embarrassé, le silence de ceux qui se comprennent, qui se prennent, et la tradition qui s'est installée, la douce routine il ne l'a jamais questionnée, il l'a embrassé sans penser et il ne pense pas au jour où ça s'arrêtera, où dans la nuit, les seuls intrus qui le gêneront seront le cri d'un animal perdu, le rayon d'une lune taquine, les pas d'enfants oubliés sur les passerelles.

A côté de lui le corps chaud le dérange tout de même, le perturbe dans sa tranquillité silencieuse, les yeux ouverts il lui découvre un nouveau profil et rapidement il s'en lasse, au lieu de le dévorer il laisse sa tête tomber de l'autre côté, il regarde le plafond, les rayons qui s'infiltrent dans la cabane de fortune. Souvent il se rend compte qu'il a oublié le visage des anciens, que le prénom des géniteurs est douloureux et étrange sur le bout de sa langue, que la sœur tant aimée n'est plus qu'une silhouette, qu'un reflet, qu'il oublie chaque jour un peu plus le décor et les reliefs d'une ville habitée, la réalité se transforme, prend des airs de nature et d'Ande, de visage colorés et bruns. Tous les jours un peu plus il s'en fout et les souvenirs s'effacent.

« Mes douze kilos sont sexy, okay ? », il réplique naturellement et d'un mouvement leste, il se redresse, il applique le dos contre le mur et il sent ses omoplates pointues contre les fibres organiques, il imagine les os qui déchirent et qui transpercent. Il ne la regarde pas. D'une main il attrape les feuilles, il attrape le tabac séché et dans la pénombre rassurante il roule tranquillement, le geste habituel coule sous ses phalanges accidentées, nerveuses, osseuses. L'allumette craque dans le silence de la nuit terrible, la lueur orange du feu abîme le visage nu et il inspire la fumée dans le noir, d'un souffle il éteint le feu et une fois la pénombre revenue il baisse les yeux vers elle et se repaît de la présence, ça ne dure qu'un instant avant qu'il ne souffle la fumée, qu'il n'accompagne la respiration du tabac par un vague soupir, comme toujours, comme si elle était douloureuse, comme si elle était étrangère, différente, aliénée.

« T'es trop bête pour faire des cauchemars », il affirme et il lui jette un regard de défi, peut-être, il se dit qu'elle n'a jamais parlé de l'intérieur, parce qu'ils n'en ont jamais ressenti le besoin, parce qu'à force de silence ils se connaissent par cœur, les mots sortis le font sourire, parce qu'il s'en fout, en vrai, ce n'est pas important, l'intérieur, la pensée et la conscience, tout ça, ça n'a jamais eu un quelconque poids, il amène la clope à ses lèvres et il tire la fumée, lui il ne fait plus de cauchemars, il a passé l'âge, il ne se souvient plus de ses rêves d'ailleurs, probablement parce qu'il s'en fout, parce qu'il na jamais cherché à les comprendre, à travailler sa mémoire pour se rappeler les visages, pour chercher des signes et trouver des raisons dans le non-sens : « Non ? ».

ça ne lui ressemble pas, pas vraiment de poser des questions et il le sait sans pour autant s'y attarder, car la réponse ne changerait rien, parce qu'il ne croit pas aux mots et à leur poids, il ne croit en rien, c'est son principal défaut, il s'en fout de tout et l'indifférence qui le prend souvent le détache du monde avec une force prenante et étrange, Meeko dans son esprit n'est pas encore, pas encore l'exception, pourtant dans un coin d'une cave oubliée, dans un recoin sombre de la forêt, il se doute et il sait.
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Meeko Numees

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MessageSujet: Re: with only daylight between us. (t'iss)   with only daylight between us. (t'iss) EmptyJeu 28 Fév - 10:23

Dans le lit soudainement libéré, elle s'installe lentement. Tournée sur le dos, les yeux au plafond irrégulier qui plonge dans l'ombre grise, elle pose ses mains frêles sur son ventre, tend bien ses jambes, cale très légèrement la tempe contre la cuisse du sphynx qui la jouxte. Il reste un moment silencieux, concentré sur son tabac, il reste un moment oublié tandis qu'elle ouvre les pupilles aux lueurs des ténèbres mourantes, qu'elle laisse sous ses paumes ses côtes se soulever régulièrement, et que le rythme de sa propre respiration flirte avec la somnolence. L'odeur de la cigarette danse langoureuse dans l'habitacle ouvert de la cabane indifférente, et caresse son visage, et serpente entre les meubles rares, les draps légers, comme un simulacre de nouvelle chaleur, un pantomime de brasier, l'étrange et paradoxal délice d'une feuille brûlée. Meeko lève très haut ses yeux, presque en arrière, la tête à peine renversée, pour scruter les traits indifférents du garçon qui peut-être l'a oubliée.

Elle reçoit sa parole et son oeillade avec un sourire moqueur, toujours cadavre au creux du sommier étroit, solennelle sous la lune ; elle ferme à demi les paupières, pour acquiescer sous l'affirmation tyrannique, pour fuir le débat qui ne veut pas en être un ; elle fait des cauchemars, et ils ne l'intéressent pas. Ils sont ridicules, c'est encore les songeries d'une gamine, les angoisses d'une lâche ; ils concernent toujours la fuite, la chute, l'envol ; et ils se terminent dans les reflets kaléidoscopes d'un monde vaguement urbain, d'un univers terriblement chimérique, ils se terminent dans la violence d'une douleur hybride, dans l'épouvante confuse d'un ennemi invisible, et l'éveillent agacée d'elle-même, haletante inconsciente, sur le sommier sommaire. Elle tend machinalement sa main volatile dans l'air, les doigts paresseux, pour avoir à son tour la cigarette de fortune, et d'un geste similaire ramène la tige à sa bouche.

« Si, grave. J'préfère rêver de toi à longueur de nuits, Roméo », elle roucoule d'une voix fausse, et la tête de nouveau renversée forme fiévreusement deux papillons enjôleurs du bout des paupières. Lorsqu'elle expire la fumée, elle tousse toujours un peu, comme une adolescente qui s'y essaie pour la première fois – alors, bien sûr, elle évite d'en reprendre, un rien humiliée, et puis oublie la faiblesse, se persuade que cette fois, c'est la bonne, et de nouveau hoquète sur les vapeurs agressives du poison. Elle ferme les yeux. Elle reprend la position du cercueil. Un moment dans le silence revenu il y a une reddition silencieuse, le souffle mêlé des deux connus sans paroles, sans besoins, se repaître seulement de la présence qu'elle est venue chercher, de la chaleur, la seule chaleur supportable du village, la chaleur de sa chair près de sa joue, l'ondulation éternelle de son existence qui vibre à ses côtés, dans la nuit et dans la cécité ; et puis le soulagement graduel qu'apporte à son insu le parfum léger, la respiration discrète, l'indifférence double et affectée ; Meeko dit soudain, sans ouvrir encore les yeux, sans avouer tout de suite les agressions :

« Et sinon, t'aime bien quand Kishi danse, hein ? »

C'est si clairement un reproche, si ridiculement une menace, que le ton avant de s'achever lui brûle la langue et lui éraille les dents ; elle grimace une fraction de secondes, puis se drape dans la mort factice qui le fera peut-être dormir au-delà de l'aube. Elle n'y peut rien, elle les a vu – elle l'a vu, mais elle les a surtout tous vus, hypnotisés par la silhouette languide, par le reptile de son corps qui charme soudain les rétines des faibles et des concupiscents, et disparaît, et brûle dans l'éclat ambigu des flammes fiévreuses, et puis se drape de nuit, d'étoiles, se consume sous le cosmos, se consume au cœur de l'univers. Il y a dans la grâce suprême, dans le grandiose de cette souplesse féline, l'infinité d'une luxurieuse féminité, et Meeko détourne le regard en ruminant ses raideurs de petit garçon.
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MessageSujet: Re: with only daylight between us. (t'iss)   with only daylight between us. (t'iss) EmptyMar 5 Mar - 22:54

La fumée sort de sa bouche, s'échappe, ça a un côté presque sexuel, avec ses yeux papillons elle le nargue, joue de ses charmes. Souvent il ne les voit pas, les ignore ou y reste insensible : il ne saurait dire mais ça n'a jamais eu d'importance. Ses cauchemars doivent avoir des airs de paradis, de feuilles trop larges pour se protéger de la pluie, d'enfants nus.

Le dos contre le mur il s'enfonce dans la matière un peu élastique. Il aime bien le silence, encore, toujours, et vaguement l'observe, se lasse, voit son corps, un bout de cuisse qui s'échappe du drap avant de retourner vers la pénombre, les endroits oubliés des rayons de lune. Roméo. Ça le fait toujours un peu tiquer, et à la fois il s'en fout. Comme toujours il ignore les sentiments, mais ça fait naître très clairement, une petite grimace, une jolie tension sur son visage, près de ses lèvres pleines, ses lèvres filles. Roméo n'appartient pas spécialement au passé, il n'est pas abandonné, il est juste intérieur, un secret, quelque chose d'en dehors, qui vit encore. Meeko quand elle dit le prénom, elle entre dans le passé, elle appose sa marque, elle pénètre dans le monde sans demander d'avis, sans demander de permission, et elle piétine, comme toujours, parce qu'elle n'a rien de fin ni de délicat, elle n'a rien d'une fille, c'est bien pour ça qu'il l'aime bien, qu'elle lui apporte ce calme nécessaire – elle ressemble plus à un mec que lui, avec sa taille androgyne et son visage doux. Minet, joli minet.

Il récupère la clope tranquillement, de sa main agile et dansante il attrape la tige et la porte à ses lèvres ; elle est humide maintenant, étrangère et aliénée. Ça ne le dérange pas. Après le silence lent où le tabac impose son odeur dans l'espace confiné, la voix de Meeko agressive et sèche casse un peu la chaleur de l'échange et lui arrache un sourire amusé et moqueur, dans ces moments-là il est grand et adulte et la brune ressemble à une petite sœur jalouse, ça le remplit d'une jolie fierté d'enfant, de grand frère agaçant. « Bien sûr, Meeko », il susurre et il se penche vers elle, sa main vient se poser près de sa taille et la tête proche, le souffle chaud, tout contre elle, à quelques centimètres du plaisir il laisse sa voix douce continuer et les cils battants il insiste devant le regard agacé et fuyant : « J'adore Kishi. Tu me connais. Je peux pas résister à une petite fille aux hanches divines. Et puis elle bouge tellement bien. Et ses seins », il murmure, sensuel, proche, lourd au dessus d'elle, pénétrant et imposant, « quand elle danse, j'en oublie que j'aime les bites », la voix reprend une teinte normale, juste moqueuse et terrible, ironique et cruelle, il lui jette un dernier regard moqueur et d'un baiser il vient embrasser le cou offert, la peau presque blanche à la lueur nocturne, le baiser tendre et passionné.
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