ANDESQUACAON : histoire et fonctionnement.

L'histoire
ANDESQUACAON : histoire et fonctionnement. W

Les dates s'oublient, se confondent, se mélangent au fil du temps. Aucune date réelle n'est associée à la création d'Andesquacaon. Les anciens du village disent qu'ils n'étaient que quatre, au commencement. Les quatre derniers d'une tribu décimée par les guerres, par la déforestation, par la peur de la différence et de l'inconnu. Les quatre survivants, et ce bien malgré eux.

Ensemble, ils battirent les premières maisons, aux deux tiers de la hauteur des troncs. Des maisons de bois, sans eau courante ni électricité, mais avec des hamacs pour lit, des fauteuils, et un coin pour faire du feu. Des maisons possédant fenêtres, portes, et étant liées entre elles par des ponts de cordes et de planches. Des maisons traversées par les troncs d'arbres, et qui dont les toits sont percés par les branches. Des maisons où l'ont se réveille avec des tapis de feuilles sur le sol, dans une odeur de rosée du matin. Des maisons qui, pour la première fois, ne polluent pas, puisqu'éclairées avec de grandes bougies aux flammes qui dansent et qui vacillent, qui attirent le regard et qui chauffent l'habitat. Des maisons naturelles, à leur image.
Les années passèrent, ils découvrirent d'autres personnes dans leur situation. Ils vinrent à eux, vinrent se mêler à eux. Ils ne désiraient qu'une chose : vivre loin des douleurs infligées par la société. Les deux premières maisons devinrent un village, les quatre premiers habitants, ceux que l'on commença à appeler "les fondateurs", une communauté. Et plus le temps passa, plus les les gens venaient, parfois par curiosité, parfois pour y passer leur vie.
Mais un beau jour, ce qui devait arriver arriva : l'un des fondateurs vint à mourir. Pour lui rendre un dernier hommage, les membres de la communauté montèrent au sommet de la montagne, là où venaient danser les aurores boréales, frôlant la terre, la laissant baigner dans la beauté de leurs lumières. Là, allongé sur le sol, dans une couverture en peau d'animal, reposait le corps sans vie du fondateur décédé. Les gens crurent à une hallucination, a une sorte de mirage causé par leurs larmes. Mais non. Son corps se souleva dans les airs, et ils assistèrent à ce spectacle qu'ils n'auraient jamais imaginé voir : la séparation du corps et de l'âme, du charnel et du spirituel, du mortel et de l'éternel. Il venait de rejoindre les esprits, les esprits de leurs ancêtres, les esprits des animaux dont leurs totems sont les allégories. Il venait de quitter son corps pour voguer dans les airs. Il connaissait l'immortel.
En redescendant du sommet, les habitants furent unanimes, et décidèrent de donner à leur communauté le nom de ce défunt, de cet être qu'ils ont perdu. Ainsi naquît Andesquacaon.

Le fonctionnement
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Andesquacaon, vous ne la trouverez sur aucune carte. Officiellement, elle n'existe pas. En fait, les gens, les gens des villes qui ne veulent pas la rejoindre prennent ça pour une petite plaisanterie, quelque chose qui ne durera pas. Et pourtant, cela fait presque un siècle qu'elle est là, cachée au milieu des forêts, jouant à cache-cache. Cherchez, cherchez. Tendez l'oreille, écoutez après les bruits des sabots des chevaux. Ouvrez votre coeur, vous l'atteindrez.

Située entre les arbres, Andesquacaon est là, quelque part. Il suffit de suivre son coeur, et vous y arriverez sans encombre, tout le monde ici vous le dira. Tout le monde ici vous dira également qu'il n'y a pas vraiment de chef, à Andesquacaon. Pas de maire, personne ne décide plus que les autres. Il n'y a pas de chef, mais il y a un sage. Une sage. La chaman. C'est à elle que vous vous adresserez en cas de questions, c'est elle qui donne son avis sur les gens de la communauté. C'est elle qui trouvera votre nouvelle identité selon votre personnalité. Et c'est elle qui sera là pour répondre à vos questions.
Andesquacaon est comme un village, un bourg situé au milieu d'une forêt. A la différence que les maisons sont situées dans les arbres, reliées par des ponts qui font offices de rues pour les habitants. Et qu'il n'y a pas d'électricité, pas d'eau courante. Pas d'antenne relais pour gâcher le paysage, la nature. Et en bas, en bas, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. Le coin eau, le coin cuisine où tout le monde partage. Le tout autour d'un feu de camp, un immense feu de camp qui, lorsque l'on lève les yeux pour en voir le sommet, semble se perdre au milieu des étoiles, semble essayer de les attraper pour les engloutir.
Il n'y a pas de gastronomie à la française, là-bas, encore moins de fast-food à l'américaine. On mange ce que l'on chasse, pêche, cueille, élève. Bisons, volailles, les chevaux trop vieux et sur le point de mourir, les moutons, les poissons, et tous les biens-faits que la nature offre aux hommes, avec un grand respect. Il n'y a pas de surplus, pas de nourriture en trop, pas de gras rajouté. Rien de tout ça.
Le tabac est cultivé par certains hommes de la communauté, puis mit à disposition des autres personnes. Les vêtements, quant à eux, sont des vestiges de l'ancienne vie des personnes ayant rejoint la communauté, pour la plupart, ou il arrive que certains soient envoyés en ville pour aller en racheter. Andesquacaon ne vit pas dans l'austérité, ne dit pas non à tout ce que la société peut apporter. Elle prend ce dont elle a besoin et que la nature ne lui fournit pas, et donne le reste. Elle met en valeur des notions qui devraient être adoptées, ancrées en tous : le respect, le partage, l'amour et surtout la liberté.
Elle est l'Eden de notre existence.

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