patronyme - kaede tsukino. âge - vingt-deux ans. date et lieu de naissance - deux mai mille neuf cent quatre-vingt-dix, à kyoto. nationalité et origines - japonaise. ancien métier - fleur de cerisier. statut civil - timide.

arrivée à andesquacaon - il y a un mois. pourquoi ici ? - elle s'est sauvée, aponi, et dans sa course éperdue contre l'avenir qui lui était tracé, elle a atterri ici. pourquoi ici ? comment ? alors qu'elle aurait pu arriver n'importe où ailleurs, petite japonaise, qui ne parlait pas trop bien anglais, avec un gros accent et un manque évident de vocabulaire - mais de bonnes bases, heureusement. petite japonaise perdue hors de son île, dans ce pays immense, trop grand pour ses yeux qui ne peuvent embrasser complètement le paysage autour d'elle. alors pourquoi ? peut-être qu'au fond, c'était son destin.

~ aponi. un mot qui sonne doux à l'oreille, comme une caresse. papillon. un joli papillon plein de couleurs, de bonne volonté et de grâce.
muraco. il paraît que ça veut dire lune. c'est le genre de détail qui fait sourire, quand on sait que son ancien nom tsukino avait la même signification. la lune est blanche, comme la peau de soie de la jeune fille. la lune est timide, elle se cache derrière les nuages et ne laisse apparaître qu'une partie d'elle, sauf les jours de pleine lune où elle ose enfin se dévoiler entièrement. mais temporairement, seulement. la lune garde la maîtrise d'elle-même, on ne sait pas ce qu'elle pense. la lune est mystérieuse. on la regarde de loin sans vraiment pouvoir l'approcher car dès qu'on essaye de tendre la main pour l'effleurer, elle s'éloigne un peu plus.

~ l'agneau est doux et innocent. la laine blanche qu'il porte sur le dos est symbole de pureté. aponi est candide. elle ne connait que la politesse et la gentillesse. elle ne connait pas les manipulateurs, ceux qui se servent les autres. si on l'utilisait, elle ne comprendrait pas. elle est trop ingénue, trop naïve aussi. elle ne tire aucun bénéfice, aucun orgueil de ses qualités. au contraire, elle a tendance à les minimiser, à ne pas les voir telles qu'elles sont. mais si l'agneau est si vulnérable, c'est parce qu'il est ouvert aux autres, parce qu'il ne tente pas de garder constamment le contrôle. de ses émotions, de ce qu'il laisse paraître. et ça, aponi a besoin d'apprendre.

~ mise en situation obligatoire.
Nanaka est là, elle t'attend. alors que tu rentres dans sa tente, seul logement encore sur le sol, elle te détaille, et tu t'attends à voir son sourire édenté très prochainement. les volutes et les effluves qui te prennent aux narines et te piquent le nez se mélangent, donnant une odeur finale qui est à la fois enivrante et entêtante. elle ne dit rien, nanaka, elle te tend seulement les mains, de façon à t'inviter à t'asseoir face à elle. alors tu t'exécutes. vivement, ses mains viennent saisir les tiennes, et elle te dit d'inspirer, fort, longuement, pour t'imprégner de l'odeur. alors, les volutes et arabesques de fumée rentrés en toi, tu sens une drôle de sensation t'envahir.


La mélodie l'entraîne, encore un peu plus profond dans les tréfonds de sa mémoire. Des notes de piano qui résonnent. Adagio d'abord. Son père a un bras autour d'elle, et les yeux fermés. Il dit souvent que pour apprécier réellement la musique, il faut savoir se détacher de tout ce qu'il y a autour pour ne plus ressentir qu'elle. La fillette sourit, embrasse sa joue, avant d'abaisser ses paupières. Et elle la sent, la musique, qui éclate dans son cœur. Tout s'accélère. Moderato. Puis allegro. Elle aime la musique. Du classique, toujours. Elle a été avec. Elle assiste souvent à des concerts, avec son père, pendant que Mère reste à la maison, se reposer. Elle prétend que la musique la fatigue. L'enfant ne comprend pas comment la musique peut fatiguer quelqu'un. Mais elle est trop bien élevée pour lui faire remarquer qu'elle trouve que sa remarque manque de pertinence. Elle se tait, et profite de ces moments privilégiés avec son père. Elle n'en garde qu'une certitude. La musique est soie.

Soie. Soie sur sa peau de lune, de porcelaine. Soie sur ses cheveux d’ébène, de charbon. Soie sur ses lèvres de rose, d’amour. Voile blanc sur le noir, robe blanche sur le blanc. Une soie étrangère, de trop. Une soie artificielle qui n'a rien à faire là. Elle observe le reflet. Le miroir lui fait voir une jeune femme, jolie, à l'allure un peu fragile. Elle ressemble à une poupée. Une poupée dont le propriétaire pourrait agir dessus, comme bon lui semble. Frisson. Elle est troublée. Elle pose une main distraite sur la dentelle de sa taille, ne détachant pas ses iris à la fois claires et sombres de l'image. Mère affiche un sourire ravi, pensant qu'elle est en train de relever la qualité exceptionnelle de la robe. C'est vrai qu'elle est belle, et que dedans, Kaede aussi est belle. Autour d'elle, on s'agite. Les vendeuses reviennent avec de nouveaux éléments : des petites chaussures à talons, un foulard, une fleur. Mère secoue la tête, en pinçant les lèvres. Elle s'approche de Kaede et dans son chignon compliqué glisse une broche à l'allure ancienne. Elle la regarde et s'autorise un nouveau sourire. Kaede a toujours les yeux fixés sur son reflet. Elle se regarde et vacille. Tout va trop vite. Bien trop vite. Elle ne peut pas. Elle a besoin d'air. Un peu d'air, par pitié. Elle suffoque. La robe souligne sa taille, la compresse. Elle doit l'enlever, elle ne supporte plus son contact. Que ça cesse. Elle arrache la broche, la pose dans la main de Mère, tremblante. Elle se précipite dans la cabine, le rideau la coupe de leur vue. Elle s'effondre.

pseudo/prénom - buckshot/juliette. âge - le même. avis/autre - .