âge - 27 ans date de naissance - 24/01/1986 origines - Descendant rôle dans la communauté - Bûcheron statut civil - Célibataire

pour toi, andesquacaon, c'est quoi ? c'est bien, tu aimes ? ou tu voudrais partir ? -
Pour Kenaï, Andesquacaon est son fardeau, sa malédiction. Né dans ce village, il y mourra surement. Des souvenirs heureux oui, mais beaucoup trop de malheureux le hantent lorsqu’il traverse les rues du village. Fuir ? Oui, il l’a déjà fait, pendant plusieurs années. Mais Kenaï a beau fuir, Andesquacaon le rappelle et l’attire comme un aimant, parce qu’au fond de lui, après avoir vu le monde, il sait que sa réelle place est ici.

~ Malheureusement pour Kenaï, son identité à Andesquacaon est la seule qu’il possède. Plus jeune, il rêvait d’avoir un nom puissant comme Amarok ou Coahoma, mais non, ses parents avaient choisi Kenaï. Prénom venant de la langue de ses ancêtres, sa signification n’est pas réellement claire. La seule que Kenaï possède est celle-ci : plaine fertile. Aujourd’hui encore, il se demande en quoi ce prénom pourrait représenter qui il est.
~ Jeune, Kenaï souhaitait avoir un totem puissant, qui attire admiration et respect de la part de ses camarades. Il se croyait digne d’un animal l’aigle, symbole du courage et de la sagesse ou bien un ours, force, sagesse et protection. Il avait fait tout ce qu’on lui demandait pendant la cérémonie, être détendu, vider son corps des mauvaises choses. Et soudain il les avait vu, les esprits, danser tout autour de lui. Et non, ce n’était pas l’aigle, l’ours ou encore le puma que les anciens lui avait attribué mais bien … le lapin. Le symbole de la peur. Kenaï l’avait ressenti ainsi : les esprits le prenaient pour un trouillard. Mais si seulement Kenaï arrêtait de se voiler la face, il comprendrait ce choix judicieux. Kenaï vit dans la peur constante, la peur de décevoir ses ancêtres, la peur de ne pas servir à la communauté. En grandissant, c'était la peur de ne pas connaître le monde qui l’entourait, ce qui a expliqué sa fuite. Et aujourd’hui, c’est la peur du rejet des siens, qu’il a fui pour découvrir un monde qui n’était pas fait pour lui. Et plus il se concentre sur ses peurs, plus il les vit. En lui donnant le lapin comme animal totem, les esprits ont tenté de dire à Kenaï qu’il fallait qu’il apprenne à accepter ses peurs pour pouvoir les surmonter au lieu de les fuir, chose qu’il n’a toujours pas comprise aujourd’hui.

~ mise en situation obligatoire.
Kenaï se demandait encore pourquoi il avait suivi Nanaka, pourquoi est-ce qu’à l’instant présent, il tenait ses mains dans les siennes, et laissait les odeurs de la fumée l’enivré. Il savait ce qui l’attendait, et pourtant, il n’avait pas refusé, il avait trop de respect pour cette vieille femme, qui l’avait reconnu et accueilli comme si ces 9 dernières années n’avait jamais existées. Soudain, le passé de Kenaï le rattrapa, le frappant en plein visage. C’était le souvenir le plus douloureux qu’il avait, celui qui l’avait hanté des années et qu’il avait tenté d’oublier. Il avait 18 ans, encore qu’un gamin qui ne connaissait rien à la vie. Et pourtant, il pensait tout savoir. Il savait certain que la vie dans la communauté n’était pas faite pour lui. Il avait grandi ici, rêvant d’un monde plus grand, le monde que les autres quittaient pour Andesquacaon. Il se trouvait au bord du lac, une jeune fille à ses côtés. Il avait passé tellement d’années à essayer d’oublier son visage, que de le revoir d’une manière si réelle était presque insoutenable. Elle était la première fille qu’il avait aimée et la seule. Il l’avait connu depuis toujours, d’abord amis, ils avaient un temps refusé de céder à l’attirance qu’ils avaient envers l’autre, avant de s’abandonner au bonheur. « Je ne comprends pas Kenaï, pourquoi ? » Il lui avait plusieurs fois parlé de son désir de découvrir le monde, de pourquoi pas un jour quitter le village. Mais aujourd’hui, il venait de lui annoncer qu’il avait décidé de partir, de partir ce soir. Sa décision était faite, et elle savait très bien que Kenaï était buté et qu’il était difficile de le faire changer d’avis. « Tu veux rester toute ta vie ici toi ? A vivre cacher dans une forêt, couper du bois, faire de la poterie ? Alors que dehors, il y a tout un monde, un monde immense qui n’attend que nous ? » Il plongea alors son regard dans le sien et murmura ces deux mots. « Viens avec moi. ». Attendant une réponse, son regard ne cilla pas, tout comme celui de la jeune fille qui pourtant restait muette. Et timidement, sans être trop sûre, elle lui sourit et hocha la tête. Avant de poser la question, Kenaï s’était fait à l’idée qu’elle dise non. Elle avait toujours aimé Andesquacaon, s’était toujours sentit à sa place, alors pourquoi partir ? Mais lorsqu’il la vit, timidement hocher la tête, juste un signe, bien plus significatif qu’un long discours, il laissa exploser sa joie. Il l’embrassa, encore et encore, il ne pouvait s’empêcher d’avoir ce sourire idiot sur le visage. Il n’y avait qu’avait qu’elle qu’il se sentait aussi bien, aussi … vivant.« Rejoins-moi ici, ce soir, à minuit. ». Il l’embrassa encore une fois, sans savoir que ce serait la dernière, avant de courir chez lui préparer ses affaires. Et il se voyait maintenant, tout excité, attendre près de lac qu’elle vienne le rejoindre et qu’ils s’enfuissent vivre une vie d’aventure. Plus le temps passait, plus son excitation se transformait en stresse, puis en peur et enfin en colère. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire. Kenaï avait l’impression d’attendre des heures alors que seulement quelques minutes s’étaient écoulées. Et ces minutes devinrent des heures, que le torturaient de plus en plus à chaque fois qu’une nouvelle s’ajoutait. Et enfin, lorsqu’il vit le ciel prendre une couleur orangée, que le son calme du la forêt disparaissait, il comprit. Elle ne viendra pas. Ravagé par la tristesse et la colère, il remit son sac sur l’épaule, regardant une dernière fois la forêt, derrière laquelle se trouvait le village, pensant que cette image serait la dernière qu’il aurait d’Andesquacaon. Ce souvenir qui l’avait tourmenté, ce souvenir où il avait fait le plus grand choix de sa vie, le meilleur ou le pire, il ne savait pas trop. Mais surtout le souvenir où il avait perdu la personne la plus chère à ses yeux. Il avait passé des années à se demander ce que la vie aurait pu être si elle l’avait suivi ou s’il était resté là-bas, avec elle. Un souvenir qui le torturait, qui le bouffait, et qu’il avait préféré oublier, oublier sa douleur pour se reconstruire et suivre ses rêves. Refusant d’affronter son passé, Kenaï lâcha soudainement les mains de Nanaka, ce qui mit fin à cette transe. Déboussolé, il se leva brusquement et s’enfuit de la tente de la vieille femme. Encore une fois, il préférait fuir plutôt que d’affronter la réalité, bien trop pénible pour lui.