| | à la fin tu es las de ce monde ancien. | |
| Auteur | Message |
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THEY WILL CIVILIZE AND STERILIZE ME. ANIMAL TOTEM : cigogne.
RÔLE : cueilleuse, parfois.
AGE : vingt-deux ans.
PSEUDO : pauline.
CREDITS : intodust.
Messages : 52
| Sujet: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 17:19 | |
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meeko numees parler aux satellites.
âge - vingt-deux ans. date de naissance - trente décembre mille neuf cent quatre-vingt-dix. origines - descendante métissée. enfant d'un autochtone et d'une jolie fille un peu pâlichonne, arrivée il y a trente ans d'une steppe russe anonyme. rôle dans la communauté - cueilleuse paresseuse. statut civil - chieuse. ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ dans la jungle - ici, c'est les arbres et le cosmos, c'est une cage rigide, immense, une cage quand même, ça se donne des airs, ça se veut Eden, mais c'est l'Enfer. Je manque d'espace, je manque de réalités, de visages, je manque encore et toujours de souffle, enfermée entre la forêt, les lacs, la place, et puis encore la forêt, et puis encore la place, toujours toujours toujours les mêmes voix, les mêmes récits, les mêmes journées étirées langoureuses jusqu'à ce que j'en connaisse chaque minute, jusqu'à ce que j'en anticipe chaque lambeau. Moi, j'veux du voyage, j'veux du métal, j'veux me voir dans les tours de glace, j'veux manger derrière des vitres, j'veux danser dans des boîtes noires, sur des musiques nouvelles, sur des hurlements anonymes, j'veux penser à moi avant de penser aux autres, j'veux qu'on me connaisse pas, qu'on me comprenne pas, j'veux être seule avec moi-même, entendre mes pensées, savoir mon cœur, cesser de me noyer dans le crépitement du feu omniprésent, dans les regards abyssaux de ceux qui m'ont éduquée, qui m'ont vue grandir, qui pourraient me redessiner, qui peuvent lire mes expressions, deviner mon humeur, jouer avec mes tripes. On m'a parlé de couleurs aux visages, de bijoux royaux, on m'a parlé de restaurants, d'immeubles, on m'a parlé de buildings, de drogues, d'alcools, mais pas les mêmes qu'ici, ouais, des nouveaux, des grandioses, on m'a parlé de pilules colorées et de chaussures à talons, de bouches secrètes et de baisers masqués, on m'a promis à demi-mots des escapades en caravelle, des oiseaux métalliques pour rejoindre les continents impossibles, on m'a promis du rêve à coups de perte, d'oubli, d'immensité, d'innombrable, on m'a promis la modernité, on m'a promis la catharsis. La violence excusable et excusée, les pulsions jusqu'à l'assouvissement, on m'a promis le bitume, le nomadisme, on m'a promis des étoiles éteintes et des lueurs artificielles. Moi, j'me veux citadine. J'ai l'âme urbaine, et bientôt, j'aurai l'âme en fuite. véhémente petite soeur - Les légendes Wabanaki racontent que Meeko fût un jour une large, grande, puissante créature carnivore, l'hybride de l'ours, du lion et du loup, avant d'être terrassée par le héros de la tribu. Et malgré cet emprisonnement précaire, cette humiliation éternelle, il est à jamais resté l'animal de la fureur, sous la forme d'un écureuil ténu, néanmoins colérique, trouble-fête, irascible. On l'appelle encore aujourd'hui « celui au terrible caractère ». Nanaka s'est bien foutue de ma gueule. Elle peut bien m'appeler comme elle veut, elle peut susurrer à mon cœur la punition des orgueilleux, l'avertissement des impulsions, l'emprisonnement de l'écureuil légendaire, mais elle ne parviendra pas à faire chanter au fond de moi la mélodie enivrante des racines. Je suis d'ici. Je ne suis pas plantée, enchaînée, enterrée à la terre d'Andesquacaon. Ils ne pourront pas me tenir étouffée par les arbres. Elle peut bien me rappeler que je suis votre sœur, et celle des autres qui viendront après vous, votre sœur et votre fille, que je suis née des lacs et des montagnes, née sous les étoiles et sous les cimes sombres, que je suis enfant de la terre, enfant de la communauté, ça ne bridera pas ma liberté. Quand je prendrai l'ultime sentier, je ne serai plus la « meeko numees » de personne ; elle n'avait pas le droit de coller à ma peau cette infinie appartenance. Elle ne m'a pas comprise. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est moi, toujours moi qui ne comprend pas. la cigogne - On dit ici que la cigogne symbolise la témérité. On dit qu'elle est sans peur et qu'elle avance sur l'ennemi avec la tête toujours levée, le pas toujours puissant ; on dit que la cigogne se gorge de ses triomphes et finalement peut-être s'étrangle avec l'orgueil qui en découle. Moi je crois que peut-être, il y a le courage, et peut-être, peut-être aussi qu'il y a l'arrogance, mais je sais surtout que la cigogne c'est celle qui s'envole, et qui migre, et qui trouve toujours le monde qui lui appartient. On dit ici que la cigogne me correspond bien parce que je combats pour de vrai, et que je méprise pour de vrai, et que je crois que mes batailles ont une légitimité, parce que je suis jeune, et que j'ai encore les yeux fermés. On dit que je confonds encore mes amis et mes ennemis, et que je n'ai pas encore découvert ceux que je dois protéger et ceux que je dois bafouer. Moi je sais que c'est justement à cause d'Andesquacaon, à cause de ces gens qui me sous-estiment - qui croient avec la condescendance des adultes qu'ils me comprendront toujours mieux, qu'il faut me guider sur la voie de la vérité -, que je suis la cigogne. La cigogne c'est celle qui n'en finit pas de fuir.
« J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. » feuillet 12 - rimbaud Il fait bleu sur la terre. Un bleu immense, un bleu infini, contre les milles miroirs des buildings, contre les cent visages des inconnus, et sur l'asphalte éternel qui vibre sous ses pieds. Il fait bleu, et blanc, et gris, il fait les couleurs de l'hiver dans le froid éternel, l'opale aux iris, l'azur sur la langue, la perle dans la chair ; et le bruit la perce jusqu'aux os, jusqu'au fond du ventre comme le très grand, le très haut cri d'une nouvelle violence, d'une improbable vitalité. C'est ici, c'est maintenant. Dans le bleu, dans le blanc, dans le gris. Dans la brillance instable de ces images qui se succèdent et qui l'enivrent. Dans cet univers d'éphémères, lorsque l'anonyme s'efface pour un autre anonyme, lorsque le reflet se parachève au creux d'un nouveau reflet, lorsque le monde ne finit jamais, et toujours renouvelé se transforme et se métamorphose. Sous ses doigts et sous ses pieds ce n'est pas le même oxygène, pas le même bitume, pas la même ondulation terrestre, et son pas n'en finit plus, n'en finira plus. Meeko en perdrait le souffle. Continuer jusqu'au bout ; elle sait pourtant qu'ici c'est sans fin, et que l'insondable l'emportera ; pourtant, il faut encore, encore et encore marcher sous les rayons pâles, et découvrir, toujours toujours, toujours découvrir, se gorger de l'univers qui l'a attendu, dont elle s'est si longuement languie, cet univers dont elle a rêvé dans le délire, qu'elle a raconté dans le chuchotement de ses idéaux, cet univers qu'ils lui ont fait miroiter à travers l'expérience, et que la nuit déposait à ses paupières dans le plus suave des rêves, dans le plus meurtrier des fantasmes. L'amour est d'une violence inouïe. Il lui monte des entrailles au cœur d'un tremblement improbable, envahit comme l'ennemi sa poitrine oppressée, étincelle au creux de son plexus à l'instar d'un astre brûlant, le soleil de son désir, de ses avidités, et explose à son crâne dans le hurlement d'une inquiétante allégresse ; l'amour roule sur les parois de son corps, au fond de sa gorge, roule et pleure et griffe, brûle acide ainsi que l'absoluité de ses aspirations agrippées. Elle est là, maintenant, et le monde est aimé, elle est là où elle doit être, elle appartient au monde et le monde lui appartient, et c'est soudain, soudain la fièvre, le transport, la frénésie. Ses pas accélèrent ; ils frappent le trottoir à grands bruits ; elle ne titube jamais. Les talons creusent sa chair et la souffrance est exquise. Sous l'inspection de ses rétines affamées, la ville est une splendeur, une intense splendeur. Les arbres sont maigres et ténus ; ils sont encagés aujourd'hui sur le béton comme ils l'ont encagée jadis au cœur de leur hauteur, au fond de leur feuillage, et dans la lumière verte des beautés humides ; à les voir ainsi, et pauvres, et tristes, et maladifs, elle laisse la sauvage exaltation d'une vengeance irrationnelle prendre le pas sur les angoisses d'enfant, d'enfant de la nature ; les arbres sont encagés et elle est libre, libre, libre, LIBRE, LIBRE. L'homme ici va jusqu'au ciel. L'homme va jusqu'au ciel dans les immeubles magnifiquement immodestes qui s'élancent vers l'espace, et qui s'ornent des enluminures indécentes d'un livre d'images, d'un conte chuchoté, des sculptures de cristal, des beautés artistiques ; il y a au-dessus mille oiseaux colorés, mille musiques entrelacées, le sourire de l'autre, le sourire qu'elle doit rendre en poursuivant l'épopée ; et les vitrines rutilantes d'une multitude de trésors, meubles animaliers, lumières électriques, ampoules chamarrées, tapis mythologiques, sous ses prunelles comme les joyaux de l'environnement nouveau, l'environnement de demain, et celui d'aujourd'hui, celui de son éternité ; elle restera donc ici, elle restera donc ici ? Les voitures font des sculptures métalliques à pleine vitesse sur les routes peintes de symboles runiques. Les oiseaux ici sont en fer et transportent dans leur ventre l'homme aventurier, et les bateaux courent au travers des vagues sans obstacles ; tout se mélange mais tout est parfait. Au fond des rues vogue la rivière verte, et peut-être que les buildings enfoncent leurs pieds en miroirs au cœur de ses flots tranquilles, et puis toujours la mélodie d'un imaginaire, cris, et rires, et notes artificielles, radios, Cds, enceintes autour d'elle sur le rythme de son propre cœur qui chante les louanges de la modernité. On lui avait parlé d'une ville à canaux ; on lui avait parlé des bâtiments à mélopées ; on lui avait parlé des soleils froids, des arbres en cage, on lui avait parlé des ampoules innombrables, des folies qui au cœur des magasins restent délicieusement hors de portée, on lui avait parlé de cette contrée de rêves et de vigueurs ; si ceux qui l'ont quitté n'ont pas su voir sa magnificence, ils avaient tort. Ils avaient tort et elle a raison. Elle fait volte face sur le macadam. Elle embrasse du regard sa civilisation factice. Une foule à sourires ; sans visage ; une foule et les métaux, et les froideurs, et les beautés, et l'omniprésence des transparences, et les inventions idéales, et les découvertes à mourir, encore et encore, une foule qui l'entraînera, encore et toujours les accords d'une fièvre, le vice à l'état de fantasmagorie, des mains qui se tendent et des couleurs qui s'enchaînent, elle peut plonger, plonger au creux du monde et s'y fondre enfin, connaître jusqu'à l'indécence, d'originales vapeurs, d'inédits frissons, l'insoupçonnée passion d'une renaissance. C'est pas une illusion. C'est une prémonition.
pseudo/prénom - pauline. âge - 20 ans. avis/autre - pour que je tente le doublon aussi vite, c'est que j'suis ENTHOUSIASTE
Dernière édition par Meeko Numees le Mar 26 Fév - 22:06, édité 13 fois |
| | | ANIMAL TOTEM : AGNEAU
RÔLE : PETITE COUTURIÈRE
AGE : VINGT-DEUX ANS
AVATAR : JOLIE
PSEUDO : BUCKSHOT/Juliette
CREDITS : KIDD
Messages : 98
| | | | souveraine et affamée. tant blessée, toujours traquée. son pas ondule dans la nuit, dans tes rêves et dans ta vie.
ANIMAL TOTEM : le scorpion.
RÔLE : chasseuse.
AGE : vingt ans.
AVATAR : catalina.
PSEUDO : intodust.
CREDITS : KIDD. (la jolie)
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 17:29 | |
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THEY WILL CIVILIZE AND STERILIZE ME. ANIMAL TOTEM : cigogne.
RÔLE : cueilleuse, parfois.
AGE : vingt-deux ans.
PSEUDO : pauline.
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 17:31 | |
| ouiii. moi aussi, j'suis tombée sur Zone à un oral blanc. (mais ça date pour ma vieille personne). et t'as bien fait pour pocahontas, j'ai fait le rapprochement que après avoir choisi, mais maintenant j'arrive plus à l'imaginer autrement qu'en raton laveur merci en tout cas - Spoiler:
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| | | ANIMAL TOTEM : L’ARAIGNÉE.
RÔLE : (Monsieur rêve) - conteur/parolier de la communauté, aide à la mini-librairie.
AGE : VINGT-DEUX ANS.
PSEUDO : KIDD/Faustine.
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| | | | c'est ce dont il était la proie, les remous dégradants qu'entraînait le sillage de ses rêves, qui l'ont rendu sourd.
ANIMAL TOTEM : grenouille.
RÔLE : conteur.
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PSEUDO : pauline.
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 18:15 | |
| j'avais un peu hâte, aussi... j'avais quelques fragments déjà préparés, |
| | | ANIMAL TOTEM : LE CHAT.
RÔLE : CHASSEUR - parfois.
AGE : VINGT-QUATRE ANS.
AVATAR : THOMAS.
PSEUDO : KIDD/Faustine.
CREDITS : KIDD.
Messages : 21
| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 18:16 | |
| c'est toujours mieux. |
| | | ANIMAL TOTEM : chauve-souris
RÔLE : cueilleur (le glandeur)
AGE : 27
AVATAR : boyd holbrook
PSEUDO : elise.
CREDITS : harlem
Messages : 48
| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 20:38 | |
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| | | .DAMNED.
une saison en enfer ANIMAL TOTEM : LE CERF, SYMBOLE DE FIERTÉ ET D'INDÉPENDANCE.
RÔLE : CULTIVATEUR (TOBACCO)
AGE : VINGT-SIX ANS.
PSEUDO : OARISTYS.
CREDITS : DIVAE FAVSTINAE.
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Lun 25 Fév - 22:36 | |
| - Citation :
- on m'a promis des étoiles éteintes et des lueurs artificielles. Moi, j'me veux citadine. J'ai l'âme urbaine, et bientôt, j'aurai l'âme en fuite.
... wow. le beau dc c'est tellement bien d'avoir aussi l'envers du décor, la native d'Andes qui rêve des lumières que fuient les autres arrivants hâte de lire la suite |
| | | c'est ce dont il était la proie, les remous dégradants qu'entraînait le sillage de ses rêves, qui l'ont rendu sourd.
ANIMAL TOTEM : grenouille.
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Mar 26 Fév - 13:44 | |
| t'iss, mon amour merci beaucoup, sinon (et puis j'ai lu la fiche d'Akecheta ce matin et elle est superbe et très cool par la même occasion, donc je te retourne le compliment du beau dc ) |
| | | ANIMAL TOTEM : AGNEAU
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Mar 26 Fév - 22:00 | |
| - Citation :
- ici, c'est les arbres et le cosmos, c'est une cage rigide, immense, une cage quand même, ça se donne des airs, ça se veut Eden, mais c'est l'Enfer.
Moi je sais que c'est justement à cause d'Andesquacaon, à cause de ces gens qui me sous-estiment - qui croient avec la condescendance des adultes qu'ils me comprendront toujours mieux, qu'il faut me guider sur la voie de la vérité -, que je suis la cigogne. La cigogne c'est celle qui n'en finit pas de fuir.
Il fait bleu, et blanc, et gris, il fait les couleurs de l'hiver dans le froid éternel, l'opale aux iris, l'azur sur la langue, la perle dans la chair ; et le bruit la perce jusqu'aux os, jusqu'au fond du ventre comme le très grand, le très haut cri d'une nouvelle violence, d'une improbable vitalité.
C'est pas une illusion. C'est une prémonition. j'aime énormément ton personnage, c'est très intéressant de voir l'inverse, alors que tous les autres personnages semblent s'y plaire. et puis, ta mise en situation était tellement bien écrite. je ta valide avec plaisir en tout cas |
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. Mar 26 Fév - 22:07 | |
| merci beaucoup beaucoup j'suis ravie qu'elle te plaise, elle est assez jouissive à écrire, alors bon. et comme d'habitude, que tu me cites me fait glousser de plaisir |
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| Sujet: Re: à la fin tu es las de ce monde ancien. | |
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| | | | à la fin tu es las de ce monde ancien. | |
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