patronyme - ceeta wounded. âge - vingt ans. date et lieu de naissance - bogotà, le vingt mars. nationalité et origines - anglo-colombienne. ancien métier - marginale. statut civil - promise à la liberté.

arrivée à andesquacaon - il y a cinq ans. pourquoi ici ? - Le cœur bouillant, les rêves fracturés. La flamme fragile et le souffle court. Elle avait cherché une issue, un exil. L'odeur de l'évasion lui chatouillait les narines, ravivait le battement indistinct de son existence. Son âme pleine de cicatrices, son esprit devenu tombeau avaient besoin de repos. Ses mots n'étaient devenus qu'assassins et destructeurs. L'humain quant à lui s'était changé en fardeau. Elle haïssait les hommes. De tout son être, jusqu'au plus profond d'elle-même. Elle haïssait la vie, profanait le bonheur avec la violence de sa conscience. Elle caressait la mort du bout de ses doigts fébriles. Elle espérait la noirceur, la fin, l’Armageddon. Sa furieuse apothéose. La société avait dérobé sa lumière, avait enfoncé l'enfant dans la plus profonde des douleurs et tout s'était éteint autour d'elle mais surtout en elle. Tala n'avait que quinze ans lorsque son univers a chuté, lorsqu'elle s'est déchirée. La gamine devenue adulte trop tôt. La gamine dissimulée et la femme à la langue meurtrière. Elle s'est isolée, a oublié les autres. Elle a tracé son chemin sous les orages. Elle a laissé la mort prendre son passé pour renaître ailleurs. Andesquacaon, comme un miracle, l'a sauvé. Ceeta disparue; Tala a survécu. Elle est devenue guerrière protectrice.

tala (louve) ~ L'écho de l'âme. L'évidence. La solitude comme refuge, elle respire pour la survie. Protège les êtres aimés et ne vit qu'au nom de sa liberté. Instinct animal, gestes primitifs. La nature comme seule maison, comme seule religion. Désintégration des attaches matérielles. L'indépendance de l'insoumission. Aimer la vie jusqu'au plus profond de ses tripes. Aduler la simplicité et sa nouvelle famille plus que tout le reste. Là où l'argent et la gloire n'existent plus. Là où le seul roi se nomme soleil, là où la seule souveraine se nomme lune. la chasse en passion, la traque en passe-temps. Tala. Tala. Tala. Ça a longtemps résonné à l'intérieur de sa tête avant qu'elle ne comprenne mais lorsqu'elle a ouvert ses yeux à nouveau; c'était l'écho de l'âme. L'évidence. Elle s'appelle Tala. sakari (douce) ~ Son secret. La sensibilité qui lui colle à la peau. La douceur qu'elle refoule sans arrêt et qu'elle tente d’apprivoiser. Sakari en souvenir des restes de l'enfant en elle. Sakari pour toutes les choses qui lui traversent le cœur et qui paraissent insensées aux yeux des autres. Sakari pour son véritable moi, pour ce qu'elle protège comme une enragée. Un curieux mélange, un paradoxe humain. Un amalgame de contradictions. Des émotions qui débordent lorsqu'elle est seule, au cours d'une chasse lorsqu'elle traque et qu'elle court dans la forêt comme pour se fuir elle-même. La larme qui coule lorsqu'elle tue sa proie. Son regard qui s'obscurcit face au sang de la biche, coulant à cause de la flèche qu'elle a tiré.

(le scorpion) ~ Pour le paradoxe qui entoure Tala d'un halo nébuleux. Pour son étroite relation avec la vie et la mort, le chaos et le calme. Comme le scorpion, Tala a besoin de frôler la mort pour renaître plus saine. Elle a besoin de se sentir vivre dans l'effusion de ses propres passions; quitte à n'être que brasier. L'osmose entre la fin et le début. Il lui apprendra à fusionner avec ses changements, à aimer son instabilité et à chérir cette force d'endurance que parfois, elle oublie de soupçonner. Il lui offrira ses repères que d'autres prendront pour confusion et comme lui, elle vaincra ses propres démons sans l'aide de personne. Elle parviendra à vaincre ses craintes les plus enfouies, à marcher dans l'obscurité sans la craindre. Avec intelligence et sang-froid.

~ mise en situation obligatoire.
Nanaka est là, elle t'attend. alors que tu rentres dans sa tente, seul logement encore sur le sol, elle te détaille, et tu t'attends à voir son sourire édenté très prochainement. les volutes et les effluves qui te prennent aux narines et te piquent le nez se mélangent, donnant une odeur finale qui est à la fois enivrante et entêtante. elle ne dit rien, nanaka, elle te tend seulement les mains, de façon à t'inviter à t'asseoir face à elle. alors tu t'exécutes. vivement, ses mains viennent saisir les tiennes, et elle te dit d'inspirer, fort, longuement, pour t'imprégner de l'odeur. alors, les volutes et arabesques de fumée rentrés en toi, tu sens une drôle de sensation t'envahir.

Le jour est flou et ma mémoire, vague. Le feu s'était mêlé à mes pupilles sans fond et ses crépitements chantaient dans la nuit teintée de suie. Je sentais le regard de Nanaka fouiller les entrailles de mon âme. Dévorer les traits juvéniles de mon visage, inondés par l'eau salé. Ma vision n'était qu'un brouillard lacrymal. Les plaies encore à vif. L'odeur du sang encore dans l'air. Mon regard, offert aux flammes, était désert. Vide d'existence. Il était mort. Tout aussi mort que l'enfant. La haine broyait mes côtes, enserrait mes poumons et lentement, j'observais mes derniers espoirs disparaître en cendres. Ce n'est que lorsque la vieille femme m'a attrapé les mains que mon regard a frôlé le sien. Sa voix, lointaine et pourtant si proche, me murmurait des paroles aux odeurs d'encens et à la chaleur des volcans. L'océan de mes iris incrusté dans les siens, plus rien autour n'existait. Le tout exhaustif s'était caché en dessous des herbes sauvages, de la terre féconde, des racines immenses et le centre de la terre semblait bouillir dans ma matrice. Les arômes aux couleurs constellées devenaient lancinants et se faufilaient sous l'épiderme qui habit mon squelette. L'air inspiré transformait la douleur en éden ambré et les larmes devenaient étoiles. Le ralentissement du cœur m'entraînait dans l'inconscience, je sentais naître en moi un monde nouveau. L'apogée de mes sensations, de mes désirs les plus incompris. Mon corps se mêlait à la sphère et la lune éclairait les dédales de mes psychoses incolores. Autour de moi, des spectres aux couleurs anonymes s'embrassaient et se chérissaient au-delà de ce que la voix et les mots peuvent décrire. L'instinct primaire terrassait mes veines sous le flux des torrents qui couraient à l'intérieur. Le circuit s'enflammait, débordait de lave et moi, je coulais sur la terre. Dans l'océan. Vers le ciel. Partout. J'étais partout. J'étais tout.

La confusion m'arrachait des sourires hallucinés. Quelque chose en moi se cassait, s'éparpillait en plusieurs millions d'éclats. Je ne cernais rien. Fascinée et noyée par des couleurs venues d'ailleurs. Par des fragrances sensuelles et sulfureuses. Je grignotais le temps, caressais l'avenir, redonnais naissance aux fantômes des temps passés. J'étais devenue prêtresse de l'incertain, danseuse aux ondulations lascives. Un serpent enroulé autour de la silhouette. Il m'insufflait des désirs prohibés, des maladies addictives. Des plaisirs clandestins. Les définitions devenaient stupides et les stupidités devenaient intelligentes. Je reprenais des forces à chacune de mes inspirations, vomissais les écorchures à chacune de mes expirations. Ma mémoire enterrait les maux, tous et la métamorphose me rendait plus forte. J'ai senti une lame s’enfoncer dans mon flanc. Mes mains devenues rouges par le sang, s'essuyaient sur mon visage, traçaient des traits vermeils sur mes joues. Ils étaient en train de me tuer. Lentement. J'ai savouré chaque coup de couteau, désiré avec ardeur la décadence assassine qui m'étranglait. Je suis morte, assassinée par les prismes mordorés, pour finalement renaître à Andesquacaon. Pour finalement devenir l'une des leurs. Avant n'est rien, avant n'est plus. La fausse aphasie. L'ancienne cachée dans les abîmes. Je suis venue au monde, à nouveau. Le cadeau, la délivrance; c'était ma renaissance.

pseudo/prénom - intodust./helly âge - vingt ans dans un mois. avis/autre - j'ai pas pu résisté.