âge - dix-huit ans. date de naissance - six janvier mille neuf cent quatre-vingt quinze. origines - non descendants. ses parents sont nés et ont vécu en ville, mais il y a vingt ans, ils ont décidé de venir ici, après un ras-le-bol complet de la société. rôle dans la communauté - dresseuse de chevaux. statut civil - célibataire.

pour toi, andesquacaon, c'est quoi ? c'est bien, tu aimes ? ou tu voudrais partir ? - Andesquacaon, c'est ma vie. Ma maison. C'est la où j'appartiens. Là où j'ai ma place. Ailleurs, je serais de trop. Dans un coin, perdue. Ici, je suis là. Complètement là. Complètement moi. Andesquacaon, c'est aussi le village d'arrivée de mes parents, il y a vingt ans. Ils ont déserté la ville pour venir ici. C'est là où ils se sont reconstruits. Une deuxième naissance. En foulant la terre d'Andesquacaon, ils ont laissé derrière eux la pollution, les buildings, les voitures, les klaxons, les insultes au volant. Ils ont laissé cette société qui les a bouffés. Ils ont laissé cette société vivre sans eux.
Et ils voulaient aussi que leur enfant naisse loin de tout ça. Qu'il naisse sans respirer cet air pollué, sans être agressé par tous les bruits artificiels au dehors, sans être traversé par tout plein d'ondes. Alors je suis née ici. C'est l'air pur du village que j'inhale, qui glisse dans mes poumons, qui s'infiltre dans mon sang. Mon sang, qui coule aussi librement que la sève dans les arbres. Bien sûr, j'ai été curieuse de savoir comment ça se passait, là bas. Mais ils m'ont raconté seulement les grandes lignes. Peut être ont-ils peur qu'un jour, je puisse avoir envie de partir là bas. Mais je sais, au fond de moi, c'est inscrit partout dans mes entrailles, sous ma peau, dans mes veines. C'est une évidence : Andesquacaon, je suis, j'y vis, et je resterai.


~ aiyana, ou la fleur éternelle : elle appartient à la nature, elle est née au plein milieu, elle y a grandi. elle a foulé la terre de ses pieds nus, elle a couru à travers les arbres. elle a galopé à travers la forêt, son cœur battant au rythme des sabots du cheval. aiyana et la nature, c'était évident. comme un poisson dans l'eau. c'est son milieu naturel. et puis, aiyana, elle est fidèle. quand elle vous aime, vous apprécie, c'est du début jusqu'à la fin. c'est comme une promesse qu'elle vous fait sans prononcer un mot. la promesse qu'elle sera toujours là pour vous, quoiqu'il arrive. elle vous protégera, de ce que la vie peut vous faire subir, de tous les maux, de toutes les petites blessures qui peuvent vous atteindre. mais tout cela, à une condition tout de même : que vous ne la trahissiez pas.
adjidaumo, ou l'écureuil : on a du mal à l'approcher, au début, l'écureuil. on l'observe de loin, mais si on se rapproche trop, il s'éloigne. la phase d'apprivoisement peut être plus ou moins longue. ce sont des petits pas, l'un après l'autre. l'écureuil est agile, prévoyant, indépendant. il sait gérer l'énergie, l'utiliser à bon escient. aiyana a un côté sauvage, elle sait vivre en communauté, comme elle sait se débrouiller seule. elle sait intérioriser la colère pour ne pas gâcher de l'énergie. elle apprend à prévoir, anticiper sur les réactions des chevaux, pour les dresser dans le calme et la sérénité. pour qu'ils gardent une part d'indépendance, comme elle.
~ aiyana est une instinctive, une émotive. elle sait cacher ses émotions, mais au début, a eu beaucoup de mal à les libérer. nanaka lui a dit que le dauphin lui enseignera à libérer ses émotions. il a un sens aigu de la communication et du son, il peut transformer l'écoute en écoute intérieure, pour apprendre à s'écouter soi même : ses besoins, ses désirs, ses émotions, ses envies, les choses qui nous tiraillent. s'écouter pour mieux apprendre, mieux s'équilibrer. pour être maître de son corps, parce que ce n'est pas seulement l'esprit qui commande le corps, ce dernier parle à l'esprit. aiyana aime, écoute ses proches, essaie de les guider du mieux qu'elle peut, elle les protège, les fait se sentir en sécurité avec elle. le dauphin aussi, est comme ça. sentimental, et tendre, il est à l'écoute des autres. il est un allié, et très rarement un ennemi. aiyana, elle est grande, mais elle a des rêves d'enfants. elle reste émerveillée, comme dans son enfance, devant la nature qui grandit autour d'elle. elle admire tout ce qui constitue la nature et a un grand respect pour elle.

~ mise en situation obligatoire.
Nanaka est là, elle t'attend. alors que tu rentres dans sa tente, seul logement encore sur le sol, elle te détaille, et tu t'attends à voir son sourire édenté très prochainement. les volutes et les effluves qui te prennent aux narines et te piquent le nez se mélangent, donnant une odeur finale qui est à la fois enivrante et entêtante. elle ne dit rien, nanaka, elle te tend seulement les mains, de façon à t'inviter à t'asseoir face à elle. alors tu t'exécutes. vivement, ses mains viennent saisir les tiennes, et elle te dit d'inspirer, fort, longuement, pour t'imprégner de l'odeur. alors, les volutes et arabesques de fumée rentrés en toi, tu sens une drôle de sensation t'envahir.

Mes mains se posent sur celles de Nanaka, mes doigts touchent sa peau qui a vécu, alors que la mienne est encore lisse. Les odeurs d'encens se mélangent, prennent une odeur particulière, comme voulant vous ramener dans le passé. Et c'est ce qu'elles font. Je ferme les yeux, et pourtant, de l'autre côté, le rideau s'ouvre. Il s'ouvre sur mon passé. Laisse entrevoir plein d'images qui se succèdent rapidement. Des images appelées souvenirs. Certains sont flous, d'autres très nets. Les images défilent, puis finalement, une seule se fixe. C'est celle ci qui prend place dans mon esprit, j'oublie temporairement toutes les autres.
J'ai l'impression de rêver, mais c'est un souvenir que je revis. Comme si je le revivais une deuxième fois.
Au bord de la forêt, non loin du lac. J'aperçois sa robe ébène, dans lequel la lumière se reflète pour lui donner de légers reflets argentés. Il est fier, l'encolure haute, les oreilles dressées. Il me fixe. Je fais de même. Et attends. C'est lui. L'un des chevaux les plus sauvages du troupeau. Il est docile mais veut rester indépendant. Ne subir aucune contrainte. Un peu comme moi. J'ai déjà essayé de l'approcher. Trop vite, trop près. Je lui en ai trop demandé d'un coup. Alors que je pensais avoir atteint mon but, ses muscles se sont contractés et il est reparti dans la direction opposée. J'ai voulu réessayer. Mais je m'y suis prise autrement. Au fur et à mesure, j'ai compris : il me ressemble. Il faut l'apprivoiser. Le laisser s'habituer à votre présence. Et dans ce cas là, il acceptera que vous fassiez un pas vers lui. Alors pendant plusieurs jours d'affilée, je restais dans les parages sans bouger. L'esprit tranquille, je le regardais évoluer. Chaque jour, je faisais un pas de plus vers lui. Un pas. Et un seul. J'attendais quelques instants, puis m'en allais. Aujourd'hui est le jour de vérité. Le jour où il acceptera définitivement ou non ma présence. J'inspire longuement. J'avance un pied, lentement, le pose sur le sol. Puis un autre. Et un autre. Toujours à la même cadence. Régulièrement. Ne surtout pas se précipiter. Je guette le moindre de ses frémissements. Mais il n'a pas bougé. Mon cœur bat vite, un peu fort. Mais j'inspire, expire, lentement. Pour essayer de contrebalancer ce rythme cardiaque un peu trop élevé. Plus qu'un pas, et je suis à ses côtés. Je le vois baisser l'encolure, sa tête s'avance légèrement vers moi. J'ai un instant d'hésitation. Lentement, ma main monte vers ses naseaux, paume ouverte. Doucement ses naseaux se rapprochent, son souffle effleure la paume. Je monte légèrement ma main, et vient la poser délicatement entre ses naseaux. C'est comme toucher un trésor. Ses oreilles sont toujours tournées vers moi, il est attentif. Ma main remonte lentement le long de son chanfrein. Le contact s'est établi.
Mes doigts glissent sur son encolure, puis son garrot, son dos. J'appuie légèrement. Il ne bouge pas. Demain, j'essayerai de grimper sur son dos.
Ce souvenir, c'était ma rencontre avec le cheval à la robe ébène.

pseudo/prénom - burningskies/marine âge - dix-huit ans. avis/autre -