patronyme - l'état civil australien la désigne comme tjilpa watson. ceci étant dit, elle ne dévoilera jamais son nom de peau, qui supplante même son nouveau nom indien dans son esprit. elle reste aborigène avant tout. âge - vingt et un ans. date et lieu de naissance - dix-huit mai mil neuf cent quatre vingt douze, dans une réserve du queensland, australie. nationalité et origines - de nationalité australienne, satinka fait partie des descendants des "générations volées", ces enfants métis, mi-aborigène, mi-blanc, enlevés par le gouvernement australien entre 1869 et 1969. elle est donc aborigène et anglaise, bien qu’élevée dans une réserve du nord du queensland ancien métier - elle exerçait le métier de serveuse et gagnait à peine de quoi survivre. de fait, elle s’est donc mise à vendre sa culture aux touristes dans les rues de la ville, jouant du didgeridoo comme si sa vie en dépendait. statut civil - solitaire.

arrivée à andesquacaon - elle n'a pas de souvenirs précis de son arrivée, l'esprit encore trop embrumé. elle s'était embarquée quelques semaines avant sur un cargo à destination de San Francisco, son didgeridoo à la main et suivie de son brumby noir. le cheval appartenait à son père, avant que celui-ci ne lui donne, et elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux. elle se souvient uniquement de la neige qui crissait sous ses pieds nus, la première fois qu'elle avait foulé le sol d'andesquacaon, et le nombre d'hivers qui s'était écoulés depuis. cela faisait quatre années, maintenant. pourquoi ici ? - elle n'a pas réellement choisi cet endroit en particulier. elle avait besoin de fuir son pays, d'échapper à la société et de disparaître totalement, même aux yeux de sa famille. elle savait qu'elle ne les reverrait jamais mais a choisi de partir au nord, de se perdre dans le froid, là où les autorités australiennes n'iraient jamais la chercher. en chemin, elle a croisé la route de la petite communauté. depuis, elle s'y est installée et ne compte pas s'en aller. l'invisibilité qu'elle lui procure lui est bien trop précieuse.

~ satinka, la danseuse magique là-bas, dans son clan, elle était la musicienne, la danseuse qui se mouvait au son de l'étrange instrument de bois. en transe, elle improvisait ses mouvements au rythme des notes lourdes du didgeridoo. à andesquacaon, la légèreté des flûtes a remplacé le poids du grand bâton de musique, mais elle danse encore, satinka chumani, la goutte de rosée elle est fraîche, elle n'apparaît qu'à l'aube et se cache le reste de la journée, invisible aux yeux de ceux qui ne se lèvent pas suffisamment tôt pour l'observer. elle est ainsi, insaisissable.
~ le crocodile, il se cache, comme la rosée, il ne s'offre que rarement au regard du monde. il est le solitaire, celui qui ne se mêle pas aux autres, car il est aussi le prédateur. il tue, certes pour se nourrir, mais il tue. et satinka, malgré son apparente douceur, elle a les mains pleines de sang. elle cherche à se laver de ses erreurs, à atteindre la pureté absolue, la perfection de l'âme.

pseudo/prénom - birds/marie. âge - dix-huit ans. avis/autre - j’ai hésité, mais finalement, j’ai totalement craqué sur l’esprit du forum, le contexte et le design. En plus, les annexes orientent vraiment bien.

~ mise en situation obligatoire.
Nanaka est là, elle t'attend. alors que tu rentres dans sa tente, seul logement encore sur le sol, elle te détaille, et tu t'attends à voir son sourire édenté très prochainement. les volutes et les effluves qui te prennent aux narines et te piquent le nez se mélangent, donnant une odeur finale qui est à la fois enivrante et entêtante. elle ne dit rien, nanaka, elle te tend seulement les mains, de façon à t'inviter à t'asseoir face à elle. alors tu t'exécutes. vivement, ses mains viennent saisir les tiennes, et elle te dit d'inspirer, fort, longuement, pour t'imprégner de l'odeur. alors, les volutes et arabesques de fumée rentrés en toi, tu sens une drôle de sensation t'envahir. L’odeur de la fumée te monte à la tête, ramène à ton esprit d’autres senteurs, d’autres sourires, d’autres rituels. Tu as encore Bungaree devant les yeux, qui danse autour du feu avec toi, parfois t’enlaces, parfois prend le didgeridoo et t’emmènes avec lui dans son monde. Tu aimais Bungaree, comme tu aimais tes frères et sœurs, ton père, ta mère. Il était tous à la fois, et bien plus encore. Tu l’admirais, pour sa danse, sa musique, pour son esprit, en adéquation avec le tien. Il croyait aux histoires du Temps du rêve, aux histoires du serpent arc-en-ciel. Ces mêmes histoires que tu racontais sans relâche aux touristes, entre deux morceaux de bâton à musique. Tu détestais ça, devoir te vendre aux étrangers, leur vendre ta culture, ton histoire. Bungaree, il te faisait oublier tout ça, lorsqu’il te prenait dans ses bras et te caressait les cheveux, pour te consoler de n’être pas tout à fait une vraie Guugu Yimithirr. Mais ce n’était pas de ta faute si ta mère n’était pas elle-même une véritable native de la tribu. Personne ne te disait rien, mais tu sentais toujours la haine des blancs dans leurs paroles. Sauf avec Bungaree. Mais tu ne pouvais pas tout le temps te reposer sur lui et tu avais fini par prendre ton envol en solitaire. Et l’impensable était arrivé. La mort, le retour vers le monde des esprits de Bungaree. On ne pouvait plus prononcer son nom, désormais. A partir de là, tout n’avait été qu’une fuite en avant. Car sans que tu saches pourquoi, on te rendait coupable de sa mort. Et on te poursuivait. La justice, en tout cas. Ton père t’avais donné son petit brumby noir et le cheval t’avais emmenée jusqu’à Cooktown, où tu avais réussi à vous embarquer jusqu’à San Francisco. Et là encore, tu avais fui, le grand Nord dans ta ligne de mire. Tu avais presque épuisé ta monture en croisant la route d’Andesquacaon. Et puis il y avait eu Tekoa, et son sourire ravageur. Il parlait peu de son ancienne vie, t’interrogeait peu sur son passé mais te dévorait du regard, tandis que tu rougissais en pensant à Bungaree, que tu avais l’impression de trahir. Au final, tu t’étais laissée aller et quand il t’avais proposé de partager son habitation, tu avais accepté. Le temps avait passé, trois années pour être précis, et puis comme ça, sans rien dire, Tekoa était reparti, comme il était arrivé, en silence, sur la pointe des pieds. Et quelques mois plus tard, c’était son petit frère qui débarquait. Pour t’annoncer sa mort. Pitoyable, misérable, d’une maladie qu’il t’avais tue, pour t’épargner. Depuis, le frère traînait comme une loque dans l’habitation que tu avais conservée et où tu vivais encore dans le souvenir de ces années avec Tekoa.