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LA LISTE DES TOTEMS A ÉTÉ COMPLÉTÉE - n'hésitez pas à aller voir. lost child (tala) 29532012
LE PREMIER TOPIC COMMUN A ÉTÉ POSTÉ, vous trouverez toutes les informations relatives à l'intérieur du sujet. lost child (tala) 2600082744
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 lost child (tala)

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Pannoowau Mahpee
Si nous faisions comme lui, celui qui a tout quitté pour les ours blancs, pour regarder l’immaculée conception. Redevenir pour un moment celui qu’on a été un jour, le jour où nous n’étions qu'élan qui apprend à marcher. (SAEZ)

ANIMAL TOTEM : chouette.
RÔLE : pêcheur.
AGE : dix-neuf ans.

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AVATAR : ben.
PSEUDO : ikyrel.
CREDITS : moi-même.
Messages : 25
Pannoowau Mahpee


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MessageSujet: lost child (tala)   lost child (tala) EmptyDim 17 Fév - 13:39

LOST CHILD


Je me suis levé avant le soleil. Je voulais le voir se lever depuis mon haut perchoir, depuis Haronhiaye. Je voulais pouvoir dire à tous ce que ça fait de voir l'astre flambant se dresser au dessus du monde. J'ai quitté le village, il faisait encore nuit. J'avais peur de me perdre, peur de m'éloigner d'eux. Mais j'ai pensé à mon totem, à ce qu'il m'enseigne jour après jour. Et j'ai vaincu la peur, j'ai essayé de l'oublier, de l'écraser par une force toute nouvelle qui grandissait en moi. J'ai eu le courage de me faire confiance, de réussir à mettre un pied devant l'autre sans trembler. J'ai emprunté les sentiers rocheux qui me menaient vers les cieux. Il me suffisait de tendre les doigts pour espérer caresser le ciel, et pourquoi pas un oiseau en voyage. Il me suffisait de regarder la voûte céleste pour pouvoir m'imaginer astre à mon tour. J'aimerais être planète, pour tourner inlassablement autour de moi-même, et contempler l'univers avec les yeux d'un sage. J'aimerais avoir un milliard d'années, être le fruit d'une collision de météorite. Parfois, j'ai l'impression d'avoir une comète à la place du cœur. Elle est si lumineuse qu'on peut en voir les étoiles dans mes yeux. Je les vois souvent, les étoiles. Même en plein jour. Je les aimes les étoiles, parce qu'elles existent même quand il fait noir. Ce sont des chandelles éternelles. Sur mon perchoir, je me tiens tout au bord du grand saut. Le ciel se teint d'orange, puis de jaune et de bleu. C'est magnifique. Il n'y a pas d'artifice, il n'y a pas de hauts immeubles ni de fumée noirâtre dans l'air. Il y a juste des oiseaux téméraires et des nuages timides. L'invité est enfin là, il flamboie de mille deux. J'ai contemplé son ascension avec fascination, sans jamais me lasser de le voir monter. Son feu coule dans le lac, illumine Haronhiaye. Je voudrais bien retourner auprès de ma famille et leur offrir ce fragment de mémoire. Afin qu'ils contemplent ce que je pouvais voir chaque jour passé dans la forêt d'Hia. Afin qu'ils comprennent le mot sauvage. Je n'arrive pas à décrire ce que je vis, ici. Je n'arrive pas à l'écrire, à le dessiner. C'est impossible d'expliquer le torrent d'adrénaline et de liberté qui coule dans mes veines. C'est impossible de montrer à quel point on peut se sentir animal ou encore arbre. On ne peut expliquer le fait d'être devenu Nature. J'aimerais presque m'enraciner ici, sur cette montagne. Devenir l'unique arbre d'Haronhiaye, où les aigles iraient construire leur nid. À contrecœur, je quitte mon perchoir, et entame la descente de la montagne. Plus bas, je crois reconnaître la silhouette de Tala. Je me dépêche de la rejoindre, ma main vient attraper la sienne, et je la tourne vers moi. Un sourire qui se veut rassurant glisse sur mon visage. Je la salue sans rien dire, d'un mouvement de tête. Je lâche sa main : j'ai peur qu'elle se braque, peur qu'elle tente de fuir. Je n'ai pas envie que la louve en elle prenne le dessus, je me sentirais terriblement coupable. Il ne faut pas que ça arrive. Je suis content de trouver ici. Je viens d'assister au lever du soleil, c'était tellement beau. mes yeux s'illuminent, encore animés par le spectacle magique qui s'est déroulé là-haut. Je t'emmènerais un jour. Tu voudrais y retourner avec moi ? Je te promets, ça vaut le coup.

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Tala Sakari
souveraine et affamée. tant blessée, toujours traquée. son pas ondule dans la nuit, dans tes rêves et dans ta vie.
ANIMAL TOTEM : le scorpion.
RÔLE : chasseuse.
AGE : vingt ans.

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PSEUDO : intodust.
CREDITS : KIDD. (la jolie)
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Tala Sakari


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MessageSujet: Re: lost child (tala)   lost child (tala) EmptyDim 17 Fév - 18:37

Iha est plus belle la nuit. Son pelage d'un émeraude limpide le jour, tourne au bleu électrique parsemé d'iridescence face à l'obscurité puissante. Les reflets éthérés de la lune s'y perdent jusqu'à l'aurore. Lorsque les étoiles brûlent de toute leur luminescence, que les animaux grouillent entre les artères des grands arbres et les veines de la terre; le silence est si grand que la voix devient blasphème. Même les chants anciens paraissent agressifs et inutiles. La nature à son maximum est bercée par le silence et par le vide serein. Lorsque le repos se refuse à mon corps, je déambule à travers le sauvage à l'état brut et la louve mange mes entrailles pour me posséder entièrement. L'humanité s'éteint et je vis, à même le sol. Je fais confiance aux murmures des branches qui craquent et aux oiseaux qui prennent leur envol. Encore une fois, je n'étais pas au village. Ni même dans mon nid perché. Je n'en avais pas vraiment besoin. Ma maison est Iha. Ma liberté se nomme Haronhiaye. L'insomnie m'avait fait tiré quelques flèches. Furtives et dominantes, elles s'étaient plantées dans la chair d'une jeune biche inconsciente. Innocente. Le cœur serré, je l'avais remercié pour son sacrifice. J'ai retenu le flux de ma peine et j'ai mis fin à ses souffrances avec la lame. J'ai repris mes flèches, les ai essuyées puis rangées. Tout comme la dague. Les chasseurs tuent les animaux avec sang-froid certes. Mais un bon chasseur connaît le respect et l'accorde à sa proie. Il n'agit pas pour faire couler le sang. Il n'agit pas pour la violence mais pour nourrir et vêtir. Le village avait besoin de viande. L'animal sera chéri pour cela.

Être la seule femme parmi les chasseurs m'a appris à me faire respecter. À prouver que j'avais ma place parmi eux et à ne pas dépendre de leur puissance. J'ai ainsi appris à supporter le poids de la biche sur mes frêles épaules jusqu'au village. À gravir les kilomètres à pieds, sans jamais traîner la proie acquise derrière moi avec irrespect. Mes muscles en payaient certes le prix mais j'y parvenais toujours et aujourd'hui n'avait pas fait exception. La récolte déposée au village encore endormi, j'y ai laissé mes armes et j'ai fait demi-tour. Les traces de mes pas laissées sur la terre, le cœur a des milliers d'années de tout. Au centre de l'espace-temps, débordant de toutes les émotions intemporelles qui m'assaillent et m'aiment simultanément. Des mélodies harmonieuses et séduisantes résonnaient dans l'air mais j'étais la seule à pouvoir les entendre puisqu'elles sortaient de mon imagination féconde, de mon imagination tant aimée et protégée. En moi, l'enfant cajolait les tempêtes de mon âme pour les calmer. Pour faire ralentir la terre et m'offrir un peu de paix intérieure. Sous les comètes éternelles, sous les étoiles dorées et souriantes, mon chemin s'allongeait jusqu'aux paradis occultes. Jusqu'à mes secrets les plus fragiles et je les caressais du regard. Je les couvais d'un amour bondissant, d'un amour brûlant et indescriptible. Malgré l'incapacité à m'évanouir, à laisser mon corps endolori s'endormir; je me sentais bien. Je me sentais moi.

Le chant familier et cristallin de quelques oiseaux m'avertit que je suis rentrée à la maison. Iha m’accueille au creux de ses bras et je m'y plonge éperdument. La lumière du jour n'est pas encore présente mais on peut la sentir se glisser lentement, timidement. La rosée du matin luit comme une luciole sous le bleu qui s'éclaircit de minute en minute. J'ai le cœur qui vibre et mes yeux qui scintillent de plusieurs milliers d'éclats lumineux. Écouter, sentir le jour s'immiscer est un délice pour l'âme. Un cadeau qui vaut bien plus que tout l'or du monde. Alors que les oiseaux m'accompagnent toujours, je traverse la forêt déjà éveillée depuis longtemps et m'avance jusqu'aux lisières dissimulées aux autres. Je n'ai pas besoin de carte pour traverser Iha. Je la connais sur le bout de mes doigts, sur le bout du cœur. Elle aussi me connait par cœur. Depuis toujours. Je sais qu'elle me fait confiance, qu'elle garde secrètement toutes mes confidences. Je laisse ma main caresser l'écorce rugueuse et épaisse du vieil arbre qui me surveille d'un coin de l’œil et j'offre la limpidité d'un sourire à la grande montagne. Éternelle. Les pensées frivoles peignent mes cieux de différentes couleurs. Le soleil s'élève derrière moi et je laisse ses rayons glisser le long de ma colonne vertébrale et soudain, comme une pierre qui éclate sur la surface paisible du lac, une main attrape la mienne et me tourne vivement. C'est Mahpee, son sourire m'illumine et je le détaille. Surprise mais heureuse. Surprise mais contente de le voir à heure si matinale. Sa main s'en va et moi je reprends la mienne, comme un recule maladroit, comme une assurance encombrante. « je suis content de te trouver ici. je viens d'assister au lever du soleil, c'était tellement beau. » Le sourire sur mon visage revient, s'éveille et efface la courte incompréhension. Mahpee savoure les choses simples. Mahpee, au cœur d'enfant et à l’œil plein de malice. Plein de curiosité. C'est lui, mon lever de soleil quotidien. « je t'emmènerais un jour. tu voudrais y retourner avec moi ? je te promets, ça vaut le coup. » Le sourire s'étire, comme un dessin en constante évolution. Il est sincère. Il est vrai. Il est Mahpee. Pour première réponse, je hoche simplement de la tête et puis pour la première fois depuis ce nouveau jour; ma voix court et danse, joue et vole. « Je serais heureuse de t'accompagner, oui. » On nommera les jours avec des noms qui n'existent pas. Tu m'apprendras à les aimer autant que j'aime les nuits d'encre et moi je t'apprendrais à aimer l'obscurité. À ne pas frissonner au son du loup qui hurle car le hurlement le console et apaise son cœur. Les étoiles deviendront nos sœurs et nos voyages à travers le temps marqueront ton esprit avec des nuances opalines et loin d'être orphelines. « Tu me montreras les rêves, dis ? » S'il te plaît. Offre-moi des rêves. De jolis rêves.
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Pannoowau Mahpee
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MessageSujet: Re: lost child (tala)   lost child (tala) EmptyLun 18 Fév - 15:31

LOST CHILD


Tala sourit. Elle sourit et ça m'illumine comme mille soleils en pleine face. J'aimerais capturer son sourire si rare, l'enfermer dans un cadre et pouvoir le contempler quand j'en aurais envie. Je pourrais aussi me dire : ce sourire elle l'a dessiné pour moi. Son sourire deviendrait plus beau encore. Elle pose une question. La question qui me déstabilise un peu. Au début, je fronce les sourcils, je ne sais pas ce que je dois répondre. Bien sûr. je bredouille, d'une voix un peu timide. Je ne sais comme lui expliquer ce qu'est un rêve. Je ne pourrais même pas lui dessiner la représentation du mot rêve. Ma paume vient se glisser sur la sienne, et à nouveau, je prends sa main. Je n'ai pas peur de la lâcher, cette fois-ci. Je sais que Tala est en confiance, je sais qu'elle ne va pas se dérober et s'enfuir au fin fond de la grande forêt. Je commence à marcher, sa main est toujours dans la mienne, et j'emprunte le sentier qui mène au sommet d'Haronhiaye. Je reste silencieux. Parce que je pense à la lourde responsabilité que je porte sur mes épaules : lui apprendre à rêver. J'apprécie cette louve trop humaine, mais elle ne sait pas ce que ça fait de plonger ses yeux dans l'inaccessible et imaginer l'impossible. Elle ne connaît pas le désir d'aller au delà de l'au delà. Toujours plus en hauteur, toujours plus loin de la terre. J'ignore la fatigue qui mordille mes muscles, et je continue d'avancer. Viens, on va tout là-haut. On va tout là-haut et je vais t'apprendre à rêver. je lâche sa main, la pente devient raide, et il faut parfois s'accrocher aux saillies rocheuses. J'ai envie de confronter Tala et l'ami Soleil. J'ai envie de lui montrer l'inaccessible, lui proposer de devenir aigle, arbre ou ruisseau. Je veux lui montrer l'invisible et laisser sur sa langue un goût qui ressemblerait à celui du paradis. Je veux qu'elle voit tout ça de ses propres yeux, je veux qu'elle puisse imaginer toutes ces choses. Elle ne doit pas se contenter de récit, il faut qu'elle invente sa propre histoire. Comme ça, le soir, avant de dormir, elle ira pêcher une ou deux étoiles tombées dans le lac. Elle les glissera sous ses paupières. C'est en procédant comme cela que l'inaccessible perd tout son sens, c'est en se donnant les moyens qu'on sait rêver, qu'on devient roi des nuées, ange aux plumes abîmées. Je m'arrête, essoufflé, la gorge un peu sèche. Tu vois tout ça, au dessus de nos tête ? je tends le bras vers l'azur et dessine un grand arc de cercle. Un jour, tu iras, Tala. Tu verras les nuages, tu verras peut-être les autres planètes si tu sais monter très haut. je m'approche du précipice, et je m'assieds en tailleur. Je tapote la pierre froide à mes côtés. J'invite Tala à m'asseoir. Je ne peux pas t'apprendre à rêver. Mais je peux t'aider. Je ne te demande pas de penser comme moi. Efforce-toi de t'imaginer une vie autre part que sur cette terre. sa présence à mes côtés à quelque chose de rassurant, j'ai l'impression qu'elle pourrait me défendre si un danger quelconque arriverait. Tala c'est un volcan, Tala c'est un rêve qui n'a pas encore atteint le stade de l'éclosion. Je crois en toi. je lui adresse un sourire plein de douceur. Parfois, il me semble que j'aimerais être plus qu'une simple connaissance pour elle, il me semble que j'aimerais être bien plus. Quelque chose de plus fort qu'un lien amical ou fraternel. Je l'imagine souvent devenir ma louve. Tu m'apprendras à devenir loup ?

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Tala Sakari
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MessageSujet: Re: lost child (tala)   lost child (tala) EmptyMar 19 Fév - 14:46

Tout là-haut. Tout là-haut, près des oiseaux, mes maux deviendront légers comme le coton et le soleil brûlant fera couler un peu de son or dans l'épicentre de ma poitrine; esclave du sang et du regret. Il a repris ma main et docile, presque apprivoisée; j'ai serré la sienne un peu plus fort pour agripper la forte montagne de mes frêles phalanges. Notre ascension infinie. Notre évasion doucereuse et candide. Avec Mahpee, j'ai parfois la sensation de devenir petite fille. D'avoir le cœur qui bondit et le regard qui s'émerveille comme autrefois. Avec Mahpee, j'aime les sourires. J'aime les gestes tendres et les idées rosées par l'inconscience. Les ecchymoses encore fragiles sont apaisées, sont attendries et j'oublie, juste le temps de cligner des paupières, les tourments qui grouillent sous ma chair. Attentive et éprise, je le suis dans les rêveries qui le parsèment. Je m'applique à désirer le sommet, à effleurer du bout des doigts cette impunité virginale; séduisante et inexplorée. Les impossibles au creux de la paume. Les nouveaux jours au bout des lèvres. Mes battements titubent un peu et ma respiration se brouille alors que nos pieds touchent pratiquement le crâne de la montagne. Mahpee fait de grands gestes, laisse filer sa voix un peu usée par l'effort et je lève le tête vers la myriade de bleu, l'infinité de nuages et de kilomètres célestes. Je l'écoute affirmer, prédire comme un voyant, mon voyage stellaire. Et mon esprit illuminé par un nouveau feu m'imagine des ailes immenses; aux plumes soyeuses et agiles. Des couleurs flamboyantes traversent mes pensées, éclaircissent l'obscurité de toutes les nuits qui y siègent et je frissonne. Je dégringole dans l'euphorie qui m'enlace.

Tout au bord, il s'assit. Ses gestes bohèmes et cristallins dansent dans mes prunelles extatiques. Un des leurs m'invite et mes jambes charmées s'avancent et se plient pour être à la hauteur du roi des cieux. Il aurait du être oiseau. Je lui offrirais des plumes, aussi belles que ses rêves à lui. Il les fixera à son dos et un jour, peut-être, il rejoindra les étoiles salvatrices. Les tendres, les magnifiques et j'espère, en silence, dans un coin du cœur, qu'il me portera sur ses ailes puissantes et éternelles, pour m'emmener et quitter la terre. Il dit qu'il ne peut pas m'apprendre et mon cœur se serre. L'illusion se fane doucement et puis la nuit dans mes yeux tisse un chagrin perceptible et la désillusion m'emporte pour quelques secondes. Il dit qu'il peut m'aider et moi, je doute parce que je ne sais pas. J'imagine et délaisse les perles qui brillent. Et les saveurs du monde disparaissent sous ma carcasse et tout me lasse, tout m'agace. Je dépose la mélancolie de mes yeux sur les siens et il me sourit en prononçant le remède. Le baume appliqué soigneusement sur la petite meurtrissure encore fraîche. Il croit, en moi et je reprends les brides rougissantes, les esquisses de rêves abandonnés. Je les garde précieusement, les aime jusqu'à la fin de temps.

« tu m'apprendras à devenir loup ? » Les idées tournent et s'évanouissent. Loup. Le hurlement résonne et chante dans mes tympans à vif. Je fronce un peu des sourcils, mélange les réponses que je pourrais lui donner. Comment apprendre le sauvage ? Le brut ? Le primitif de chaque homme ? Je ne connais pas bien l'histoire de Mahpee. Je connais ses rêves. Ils chantent dans ma tête lors d'éveil nocturne et de voyage égaré. La définition n'existe pas et je me retrouve perplexe. Mes pupilles s'accrochent au vide, mangent les espaces et détruisent l'inutile à coup d'inventions un peu folles. Je repense à Nanaka qui a fait couler mon sang, laissant les encens endormir la plaie et m'insuffler une vie nouvelle. Je repense au cri lourd et puissant du loup au clair de lune. À son regard d'abord meurtrier et puis paternel. Je l'avais suivi jusqu'à la forêt d'Iha et j'étais devenue l'adoptée. La fille louve. Il m'avait guidé. Il m'avait montré le chemin et encore aujourd'hui, ses iris d'argent veillaient parfois sur moi. Le loup est là, partout. Mon visage se tourne à nouveau vers Mahpee, attendant la réponse, la finalité de sa question étrange. Ma main se pose sur son ventre et mes yeux transpercent son esprit. Pour voir. Pour fouiller et anéantir la ville qui a laissé des traces sur ses pensées. « Le loup est là. Dans tes tripes, dans tes plus bas instincts. Je ne peux pas t'apprendre le sauvage. Tu dois effacer la ville. Tu dois retourner à l'instinct basique pour être loup. Pour dominer le loup. » Je lui souris et enlève ma main. Je sais qu'il peut le faire. Entraver les limites, s'unir à la nature et s'approprier la liberté. « Tu seras un très beau loup, Mahpee. » Sincérité timide. Je retourne au vide. Le cœur frémit un peu et je devine, laisse couler des désirs inavoués. Des envies nouvelles et colorées. Encore insoupçonnées.
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